Magazine Bd

Moebius - Transe Forme

Par Belzaran

moebius2.jpg Titre : Moebius - Transe Forme
Lieu : Fondation Cartier (Paris, 14ème)
Date : 12 octobre 2010, 13 mars 2011

Giraud est un dessinateur qui a joué un rôle majeur dans l’évolution de la bande-dessinée. Dans les années 70, il fait partie des fondateurs de Métal Hurlant et se divise en deux personnages. Sous le pseudonyme Giraud (ou Gir), il dessine la série Blueberry, western classique, et sous le pseudonyme Moebius, il expérimente dans le domaine de la science-fiction (Arzach, L’Incal…). Sans surprise, c’est sous le nom de « Moebius » que se présente l’exposition à la Fondation Cartier, car c’est avec ses séries les plus originales que Giraud a fondé sa légende.

Je n’ai jamais lu d’œuvre de Moebius mais je suis un grand fan depuis ma plus tendre enfance de Blueberry. Je ne pouvais donc pas rater cette exposition. De plus, c’était l’occasion de découvrir l’autre facette de ce dessinateur. L’expo présente de nombreuses planches à des stades différents (crayonnées, encrées, couvertures à la gouache...) mais également des carnets, des études, des tableaux… Deux films sont également à visionner : l’un est un documentaire de 20 minutes sur l’auteur, l’autre un film d’animation en 3D de 10 minutes inspiré de La Planète Encore.

La première salle propose avant tout de visionner des originaux de planches de l’auteur. La progression est spiralée, comme une allusion à l’anneau dont Moebius tire son nom. La grande variété des planches proposées est incroyable et surtout particulièrement intéressant pour celui qui s’intéresse quelque peu à la création de bande-dessinées. On peut s’apercevoir de la diversité des moyens utilisés par Giraud pour dessiner : les formats et les encrages par exemple sont très différents (même dans une même série). Pour Blueberry, c’est particulièrement visible d’un tome à l’autre (et d’ailleurs à la lecture des albums, ça se remarque aussi). Il est fascinant de voir combien de fois Giraud retouche ses planches avec de nombreux collages (textes, détail à modifier, visage à refaire). On prend alors conscience du côté très artisanal de l’ensemble. En effet, les premiers formats A3 de l’auteur sont des pages A4 collées entre elles…

La présence des carnets de Giraud est primordiale. On découvre une capacité de dessiner tout petit avec une quantité de détails hallucinante. On prend conscience du talent du dessinateur. De même que la variété évidente dans son style dessin indique une vraie maîtrise. Quand on compare certaines planches, on a du mal à croire que c’est le même dessinateur qui les fait (souci du détail et réalisme forcené dans Blueberry, contre des univers plus dépouillés dans certaines de ses œuvres de SF).

Au sous-sol sont présentées des gouaches de toute beauté, autre facette de l’artiste. La couleur donne un plus indéniable aux dessins de l’auteur. On retrouve également des carnets où Moebius se métamorphose page par page ainsi que d’autres où il dessine des formes de vie martiennes. Encore une fois on est frappé par l'inventivité de l'auteur.

Le documentaire sur Giraud est assez inégal mais reste intéressant. Il a le mérite de présenter l’auteur et de la faire parler. Le film d’animation 3D est également assez inégal. Un peu cheap par moment, il n’en est pas moins prenant et m’a donné envie de m’intéresser à la BD correspondante… En cela, c’est une réussite. Par contre, l’apport de la 3D est anecdotique (ça devient une habitude pour tout ce qui est en 3D).

Connaissant avant tout la facette Giraud du personnage, j’ai été fasciné par cette exposition. L’étendue de son œuvre est incroyable, diversifiée et multimédias (travail sur « Alien » de Ridley Scott, séries d’animation, travail sur un jeu vidéo…). C’est une exposition à ne pas manquer pour tout amateur de bande-dessinées.

par Belzaran


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Belzaran 2637 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte