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Le coeur cousu, Carole Martinez

Par Soukee

9782070379491Hathaway m'a ravie en m'offrant, à l'occasion du Swap Nouvel An 2011, Le cœur cousu, premier roman de Carole Martinez, repéré sur son blog quelques temps auparavant...

Soledad porte bien son prénom : sa vie entière n'a été que solitude. A l'aube de sa mort, elle décide de raconter l'histoire des femmes de sa famille, à commencer par Frasquita, sa mère, couturière de génie. Ayant hérité, au sortir de l'enfance, d'une magnifique boîte à couture, leur mère a consacré des heures à coudre, broder, orner tout ce qu'elle trouvait, tissus comme plaies... Mais une fois mariée, son talent a jeté  l'opprobre sur elle et sa famille, certains l'accusant de sorcellerie et de mensonge pour renier son don.
Au fil des ans et des enfants qu'elle met au monde, Frasquita abandonne la couture pour éviter toute médisance. Mais le jour où son mari, qui se lance dans les combats de coqs,  joue et perd son épouse, la vie de Frasquita et de ses enfants bascule.
Quelle plume ! Carole Martinez m'a émue à chacune de ses pages, m'emportant loin, dans cette Espagne à la chaleur étouffante. Pour un premier roman, Le coeur cousu est une petite réussite à côté de laquelle il ne faut pas passer ! J'ai éprouvé beaucoup de sensations que la lecture [Du] Soleil des Scorta de Laurent Gaudé avait fait naître en moi...
Carole Martinez manie la langue avec une finesse rare et allie celle-ci à une intrigue romanesque et originale s'il en est, entre histoire familiale et conte.
Son récit emboîté alterne les époques et les personnages avec une aisance que j'ai rarement vue. Un récit qui coupe le souffle, émeut aux larmes et fait sourire. En bref, une petite merveille !

coup_de_coeur_2011
Sans aucune hésitation, je lui décerne le titre de deuxième coup de cœur de l'année 2011. Un immense merci Hathaway pour ce roman magistral ! (son avis est ici !)

Un avant-goût de la plume fantastique de Carole Martinez :

"Mon nom est Soledad.
Je suis née, dans ce pays où les corps sèchent, avec
des bras morts incapables d'enlacer et de grandes
mains inutiles.
Ma mère a avalé tant de sable, avant de trouver un
mur derrière lequel accoucher, qu'il m'est passé dans
le sang.
Ma peau masque un long sablier impuissant à se tarir.
Nue sous le soleil peut-être verrait-on par transparence
l'écoulement sableux qui me traverse.
LA TRAVERSÉE.
Il faudrait bien que tout ce sable retourne un jour
au désert." (p.7)


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