Si Che Guevara vivait encore… Essayons d’imaginer. Aurait-il eu un I phone ? Oui, certainement, même plusieurs peut-être, distribués dans les mains de ses collaborateurs. Un gros havane entre ses lèvres, il aurait probablement communiqué à travers le haut parleur de son téléphone pour éviter la dangerosité de ses fréquences ou plutôt pour montrer qu’il est un utilisateur, mais pas une victime de la technologie.Un compte Facebook ? Oui, cela va sans dire, avec des milliers d’amis. Il aurait été sur Twitter certainement « @cheguevara » transmettant à tous ses followers le pouls de sa marche révolutionnaire. En tout cas, imaginez, quand en 1953 il entreprenait son long périple en Amérique Latine on aurait pu le suivre à travers son site, et le géotagger quand il passait la Bolivie, Perou, Equateur, Panama, Congo etc.
Aurait-il soutenu Wikileaks ou pas? Aurait-il crée son propre Wikileaks? Quelles auraient été les mesures de rétorsion à son encontre de la part des USA après qu’il les avait traité d’impérialiste en interdisant l’action des pays d’Amérique Latine en faveur du développement? Tout compte(s) fait(s), je me demande s’il aurait eu le temps de faire son job de révolutionnaire.. Son action virtuelle aurait-elle pris le pas sur son action réelle? Comment aurait-il perçu les révolutions d’aujourd’hui, le nouveau concept de leur mise en marche et la mobilisation des insurgés à travers les réseaux sociaux?
“Prolétaires de tous les pays unissez-vous!” vs ”Yes, we can!”
On aime ou pas, les nouvelles technologies ont apporté le souffle de la démocratie et transformé les révolutions faites à l’ancienne (les révolutions bio??) quand le monde n’était pas encore connecté et interconnecté. On assiste aujourd’hui à un phénomène extraordinaire : d’une part les prolétaires (comprenez les pauvres) s’unissent pour basculer des régimes dictatoriaux. Le rêve de Marx, Engels et Lénine. D’autre part ce même mouvement est soutenu par le monde occidental et capitaliste. La révolution n’est définitivement plus un tabou. La Secrétaire d’Etat Clinton se prononçait en faveur de la liberté sur internet en annonçait le soutien inconditionnel américain de cette fuite en avant. Ce ne sera pas à leur frais je suppose. Car internet, c’est la fin des esprits enfermés. Internet c’est la globalisation de la pensée libre. Par extension, le slogan d’Obama « Yes, we can! », est devenu aujourd’hui le mot d’ordre de plusieurs peuples oppressés. Tunisie, Egypte, Yémen, Bahreïn, Lybie. A qui le tour? Et ensuite, que fera l’esprit libéré de la bouteille? Tout cela reste une énigme et j’espère qu’on laissera les peuples décider de leur destin sans interventions et pressions extérieures.
Du côté des prévisions moins incertaines, je pense qu’on pourrait simplement s’attendre à la sortie un nouveau livre sur la fin de l’histoire (Fukuyama reload), car comme dit le proverbe, le nouveau c’est du vieux bien oublié.