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Uchronies New Byzance, T3 : Réalités - Eric Corbeyran & Eric Chabbert

Par Belzaran

newbyzance3.jpgTitre : Uchronies New Byzance, T3 : Réalités
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Eric Chabbert
Parution : Février 2010

Uchronie(s) est une saga très originale dans le monde de la bande dessinée. En effet, elle se compose de trois trilogies apparemment distinctes qui sont censées se rejoindre dans un dixième album. Les trois séries s’intitulent « New Byzance », « New Harlem » et « New York ». Le quatrième de couverture des albums les résument par la formule suivante : « Une même ville. Trois réalités ». Eric Corbeyran est au scénario de tous ces albums, ce qui est, à mes yeux, un gage de qualité. Pour chaque trilogie, il s’est associé à un dessinateur différent.

Mon avis d’aujourd’hui traite du troisième tome de la série « New Byzance ». Corbeyran a confié les dessins à Eric Chabbert. Cet album est édité aux éditions Glénat dans un format classique de bandes dessinées. Il est vendu à treize euros. Sa parution date du mois de février dernier. Il s’agit donc de la conclusion d’une des trois trilogies. C’est d’ailleurs la première à se clore en attendant le dixième opus. Je ne vous gâche pas que je guettais sa parution avec une impatience certaine.

New Byzance est une immense mégalopole futuriste. Les immeubles semblent percer les nuages. La densité de population est impressionnante. La religion d’état est l’Islam. Malgré son côté « science fiction », le fonctionnement de la cité est assez « traditionnel ». On y retrouve toutes les classes de population. Les élites cherchent à assouvir les plus faibles pour augmenter leurs profits et leurs pouvoirs. De leur côté, les plus pauvres ont le choix entre la soumission et la résistance. Disons que dans les grandes lignes, cette série nous présente un état de lieu mille fois traités dans la bande dessinée, la littérature ou le cinéma. L’histoire est construite essentiellement autour d’un personnage nommé Zack Kosinski. Il est prescient au début de la série. Cela signifie que grâce à ses qualités de télépathe, il doit guérir les coupables de crime par la pensée. Sans rentrer dans les détails, il se trouve mis en cause par sa hiérarchie et se trouve engager dans un groupe de résistant qui lutte contre ce pouvoir dictatorial et excessif.

La fin du premier tome avait posé plus de questions qu’il n’avait données de réponse. Il avait attisé la curiosité et nous avait laissé plein de frustration en fermant l’album. Le deuxième opus commençait à présenter quelques explications. Nos questions s’orientait un petit peu plus. On commence à voir le brouillard se désépaissir. Les événements s’accélèrent. Le « combat final » semble approcher. Il est symbolisé par la construction d’Utopia, ce grand complexe censé représenter la grandeur du pouvoir en place. Tout était en place pour que ce troisième album soit un grand feu d’artifice. C’est le cas. Le scénario dose parfaitement action, suspense, retournement de situation et émotion pour nous offrir un ouvrage passionnant qui se dévore une première fois puis se savoure plus lentement dans un deuxième temps. On voit les pièces du puzzle s’imbriquer naturellement pour offrir un résultat dont on n’avait pas deviné tous les contours. C’est une sensation agréable.

Les dessins sont, comme dans les tomes précédents, très réussis. Eric Chabbert est un dessinateur que je ne connais qu’à travers cette série. La qualité de son travail fait que je vais rapidement m’intéresser à d’autres fruits de sa bibliographie. Je trouve particulièrement réussi tous les plans larges sur la ville, toutes ses visions d’immeubles que ce soit vu du ciel ou encore en contre-plongée. On s’immerge pleinement dans New Byzance. On a l’impression de sillonner les rues. Mais l’atmosphère dépaysante et prenante est également beaucoup du à l’utilisation des couleurs. Et en cela, je dois citer Luca Malisan qui s’est vu confier cette tâche si importante. J’ai une affection particulière pour toutes les scènes de nuit d’où une atmosphère unique s’échappe.

Mais les révélations de cet album prennent une autre ampleur si on a lu « New York » et « New Harlem ». Comme je le disais en introduction il s’agit de trois réalités de la même ville. On y voit intervenir les mêmes personnages mais avec des statuts différents. On a l’impression de naviguer dans les mêmes rues sans que ce soit le cas. Au fur et à mesure de la parution des différents tomes, les interactions entre les trois trilogies se créent et rendent chaque révélation plus intense.

Au final, je ne peux que vous conseiller de découvrir l’univers de « Uchronie(s) ». Choisissez le premier tome de n’importe laquelle des trois séries. Laissez-vous transporter. Puis saisissez l’opus initial d’une autre. Vous aurez le curieux sentiment d’un air de déjà vu. Les personnages vous seront familiers, cet événement vous semblera connu. Tout cela est assez unique et novateur. L’idée est originale, sa réalisation est splendide. N’hésitez donc pas à aller la découvrir. Bonne lecture !

par Eric the Tiger

Note : 16/20


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