Magazine Culture

Le Rembrandt du comic strip

Publié le 20 février 2011 par Hongkongfoufou

Par Oddjob

Dimanche 30 janvier 2011, la nouvelle tombe sur les télescripteurs du monde entier. Le Grand Prix du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême (ouf !) a décerné son prix à … Art Spiegelman !

Mmouais… Il y a belle lurette que cette manifestation et ses prix ne nous passionnent guère. Pas que l’on regrette l’absence au palmarès d’œuvres que la bienséance nous interdit de citer sur ce site de trop bonne tenue, mais le trust de ce festival opéré par une bande d’intégristes bédérastes, soi-disant avant-gardistes, nous insupporte. Alors, pourquoi pas Spiegelman, qui, sans vouloir paraître désobligeant, est l’archétype de l’auteur de bandes dessinées tels qu’en rêvent les professeurs de lettres (ceux-là même qui dans le même temps tiennent la bd pour une sous-culture débilitante).

Mais passons, il paraît que l’on a échappé à Manara, parfait représentant du dessinateur érotique institutionnalisé, vulgaire et complaisant (à des années lumières d’un Jean Sidobre, alias G. Levis, auteur des "exploits" subtilement plus coquins de Liz et Beth).

Heureusement, à l’abri des turpitudes de ce petit monde étriqué, loin des modes, sortent de beaux albums replaçant leurs auteurs à leur juste place : la première. Ainsi, pendant qu’un Américain (surestimé) était sacré à Angoulême, quelques mois plus tôt, un autre Américain était (enfin) remis à l’honneur avec la sortie du premier volume d’une luxueuse anthologie des aventures de Terry and The Pirates : Milton Caniff.

terry-et-les-pirates.jpg

De 1934 à 1946, Caniff dessinera cette série d’aventures inégalables (et aujourd’hui encore inégalées !). Car oui, l’Aventure n’a jamais été aussi belle que sous son trait noir et blanc, dont il est le maître absolu (sans lui pas de Jijé, ni de Pratt).

Avec pour point de départ, la recherche d’une mine d’or perdue, Terry et le journaliste Pat Ryan parcourent une Chine fantasmée (mais jamais caricaturale) d’avant Mao. Et vont défiler tout au long de ces douzes années : des jonques, des bandits cruels, des traîtres, des fourbes, des forteresses impénétrables, des vallées perdues, des avions en détresse, des clairs obscurs, des dialogues parfaitement ciselés, et des femmes... Et quelles femmes ! Les plus belles, les plus fatales de la bande dessinée (avec bien entendu Chihuahua Pearl) : la blonde Burma et la brune ténébreuse Dragon Lady (Caniff sachant plus qu’aucun autre exprimer une tension sexuelle des plus exacerbées).

Après avoir abandonné son Terry, Milton Caniff créera en 1947 un nouvel héros, pilote de l’US Air Force, le très cinématographique et très nonchalant Steve Canyon, qui ferait presque passer notre cher Buck Danny pour un honnête boy scout… Et avec Canyon, ce seront les soubresauts de la Guerre Froide qui seront mis en image, toujours dans un noir et blanc magistral, et avec un certain humour voire un second degré décalé très bondien !

Alors découvrez au plus tôt ses exploits et notamment l’imparable Piège à Hong Kong, aventure au cours de laquelle notre pilote, devenu un honorable correspondant de la CIA, affrontera l’infâme Madame Hook, ex-reine de Mahnay, qui s’est elle-même amputée la main infectée après un coup de poignard dû à la présence du colonel Stevenson B. Canyon, USAF .

Mais Canyon saura-t-il se sortir des griffes de cette créature aussi belle que vénéneuse ? Et retrouvera-t-il les bras de sa chère Hasty, pétulante Britannique et lieutenant dans la RAF ? Vous le saurez en lisant…

steve canyon


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Hongkongfoufou 2062 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine