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Notre poison quotidien de Marie-Monique Robin (Documentaire sur les produits chimiques dans notre alimentation, 2010)

Publié le 21 février 2011 par Florian @punkonline
Notre poison quotidien de Marie-Monique Robin (Documentaire sur les produits chimiques dans notre alimentation, 2010)Avec ce documentaire, Marie-Monique Robin s'attaque à nouveau à l'industrie chimique après l'édifiant "le Monde selon Monsanto". Cette fois-ci, elle s'intéresse aux produits chimiques présents dans la nourriture afin de découvrir s'il y a un danger ou si la réglementation est suffisante pour nous protéger.
Dans un premier temps, la réalisatrice nous montre des cas d'agriculteurs malades, du à la promiscuité quotidienne avec des produits chimiques, parfois montrés du doigt par la profession à cause de leur discours à l'encontre des pesticides. La journaliste oppose le discours des lobbys industriels qui minimisent les risques et les mutuels qui reconnaissent certains cancers en maladie professionnelle. Enfin, elle démontre que certains rapports d'études réalisés par ou avec l'aide d'industriels minimisent l'impact de certains composants chimique pourtant classé dangereux par des études antérieures. Mais le plus inquiétant est à venir.
La journaliste va essayer de comprendre ce qu'est la dose journalière admissible (DJA). Il s'agit d'une dose maximale d'un produit que l'homme peut ingérer en toute "sécurité". Les calculs ont été faits en laboratoire, testé sur des animaux — Faire souffrir un animal pour des besoins de productivités et de rentabilité indigne, puisque le mot est à la mode. Une fois la dose qui ne montre pas d'effet secondaire sur l'animal trouvée, un facteur "risque" de 100 est imputé à la dose — ce chiffre est tombé du ciel. Selon les experts chargés du calcul, cette opération est parfaitement scientifique alors que les toxicologues indépendants sont consternés par ce simulacre de science.
Ensuite, il faut trouver un moyen pour ne pas que le consommateur dépasse la DJA. Alors, la Limite maximale de résidus (LMR) intervient pour permettre de réglementer l'utilisation des produits chimiques. Elle va être basée sur les études alimentaires des consommateurs par régions et s'accorder sur des doses maximales autorisées sur les produits (fruits et légumes), en imaginant le "pire scénario". Les études sont faites par les firmes privées, qui sous couvert du droit d'auteur, ne divulguent pas les données brutes. En revanche, nous pouvons toujours lire les résumés rédigés par les experts de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'OMS. C'est donc un système très opaque. Mais le plus inquiétant est que les doses censées être scientifiques, donc invariables, peuvent être modifiées après révisions. Les experts chargés de valider la LMR bottent en touche : "Dans la vie, rien n'est définitif" ou montre un aveu d'impuissance : "Si vous voulez vraiment avoir un risque zéro, il ne faut pas utilisé de pesticide". Nous voilà rassurés !
Le premier constat de la journaliste est que le "système de réglementation est arbitraire et approximati ".
Dans la seconde partie Marie-Monique Robin, évoque l'affaire de l'aspartame. Ce produit est utilisé dans de nombreux aliments sans sucre (soda, yaourt, etc.). Un flou existe sur les études menées sur le produit. Toujours est-il qu'il a été autorisé malgré certaines voies dissonantes. Les études financées par des fonds privés ne faisaient pas état de la dangerosité de l'aspartame. En revanche, toutes les études publiques ont montré l'apparition de lésions maligne (cancer) sur les animaux testés. Les conflits d'intérêts est presque avérés puisque des membres de la Food and Drug Administration (FDA) - organisme autorisant la commercialisation de produits alimentaires et de médicaments - qui ont accepté la mise sur le marché de l'aspartame, se sont retrouvés par la suite dans le secteur privé ayant un lien avec ce produit.
Le second constat de la journaliste est que "le système de règlementation est contrôlé par l'industrie dont la préoccupation majeure n'est pas la santé du consommateur, mais la recherche du profit à tout prix.".
L'autre produit qui fait débat est le bisphénol A, un perturbateur endocrinien, c'est-à-dire qu'il agit sur l'équilibre hormonal d'espèces vivantes. Alors que l'OMS ne le considère pas dangereux, l'Union européenne l'a interdit le 25 novembre 2010 — après la réalisation du documentaire. Anecdote ironique : dans un des passages du documentaire, il y a une intervention de Roseline Bachelot, encore Ministre de la Santé, essayant de convaincre que le bisphénol A n'était pas dangereux. Pourtant, de nombreuses études ont montré les risques provoquant des symptômes proches du diéthylstilbestrol interdit depuis 1983.

Pour terminer, la journaliste traite de la mal-bouffe et de la trop quantité d'Oméga 6 dans la nourriture des pays industrialisés. Cet acide gras est pro-inflammatoire, c'est-à-dire qu'en grande quantité, il peut générer des cancers. Cette alimentation tend à se rependre dans les pays émergents. Une première solution serait de manger plus de légumes et en particulier l'ail, choux de Bruxelles, canneberge, ou encore du curcuma.
Ajouté à cela l'énorme quantité de produits chimiques présents dans notre alimentation on obtient "effet cocktail", c'est-à-dire des effets non désirés. En effet de nombreux cancers se sont développés ces dernières années dans les pays industriels en parallèle de l'augmentation des produits chimiques utilisés.
Le combat contre le cancer passe d'abord par un changement de notre mode de vie au lieu de mettre tous nos espoirs sur la recherche. Mais les intérêts privés risque de ne pas le voir d'un très bon oeil à moins qu'ils ne se mettent au bio. On peut rêver...

Le documentaire dans son intégralité :

J'en profite de ce billet pour remettre le documentaire le Monde selon Monsanto et pour évoquer une dernière action humanitaire faite par la firme américaine de produit chimique. En effet, Monsanto a fait un don aux producteurs haïtiens de 475 tonnes de semences avec les pesticides. "On sait désormais que les semences offertes se composent de semences de maïs dites « hybrides », non transgéniques." dit Benjamin Fernandez, journaliste au Monde Diplomatique. Cependant, il émet des nuances : "La productivité attendue de ces graines nécessite une utilisation d'herbicides et d'engrais bien supérieure à celle nécessaire pour les semences traditionnelles ou autochtones. De plus, seule la première génération de ces semences est fertile. Si l'habitude est prise de les utiliser (à la place des semences tirées des récoltes précédentes), il faudra alors acheter semences, engrais et herbicides auprès de Monsanto."
Je vois déjà le titre d'un nouveau documentaire "l'altruisme selon Monsanto".


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