Magazine Culture
Merci à Caroline de m'avoir offert ce livre de Fabrice Humbert. Il avait été lu par toute la blogosphère, encensé à droite, à gauche. Et justement, ça me bloquait. Je ne voulais pas le lire.Le titre ne me plaisait pas. Les camps de concentration, j'en avais un peu trop entendu parler. Les histoires de famille avec mensonges et non dits, ça me lasse.Et pourtant, j'ai adoré ce roman. A peine ouvert, je n'ai pu le lâcher. Étrange découverte d'un prof en voyage de classe à Buchenwald : une photo de son père dans une vitrine. A mieux y regarder, ça ne peut pas être son père. Commence alors une fouille du passé familial, un passage au crible de toutes les pistes qui pourraient expliquer cette improbable trouvaille. Quête pour mieux comprendre la violence latente du narrateur, quête pour retrouver un inconnu devenu rapidement central, quête pour découvrir une explication des relations familiales.La deuxième partie, quant à elle, est plutôt la conséquence de ces découvertes. Comment parler à un grand père qui n'est pas vraiment le sien ? Comment aimer une allemande sublime qui a la malchance d'être fille d'un nazi ? Si j'ai eu beaucoup de mal avec la partie qui retrace la vie au camp et avec la relation avec Sophie, j'ai été complètement charmée par la relation avec Adrien et Marcel. L'écriture est aussi très fluide et agréable. Et puis reprendre cette recherche des origines du mal et de la violence, après tous les textes du XXe siècle sur le sujet, c'est péchu !