Réalisé par Malcolm D. Lee, ce buddy movie musical réunit à l’écran Bernie Mac donc, et
Samuel L. Jackson. Ils incarnent les choristes d’un célèbre groupe de soul des années 50, The Real Deal. A leur séparation, dans les années 70, les trois membres connaissent des trajectoires diverses : Marcus Hooks, le chanteur (interprété par John Legend), poursuit une carrière solo pleine de succès tandis que Floyd (Bernie) se reconvertit en vendeur de voitures et Louis (Sam) tombe dans la drogue et la délinquance. A la mort de Marcus, l’ancienne maison de disques du trio organise un hommage au célèbre Apollo de New York et invite les deux survivants à se remonter sur scène. Floyd est emballé, impatient de quitter sa retraite dorée ponctuée par ses insomnies, des examens de prostate et des parties de jambes en l’air avec sa voisine à très gros seins (Vanessa Del Rio ! – Marcel Martial et Johnson & Johnson apprécieront). Quant à Louis, il s’en contrefout et il faudra toute la persuasion de Floyd pour qu’il abandonne son appart crado. Partis de Californie, les deux frères ennemis ont alors quatre jours pour rejoindre New York en cadillac. Et vérifier si l’alchimie musicale a survécu aux années.Sam and MacL’histoire est classique mais elle est portée par deux comédiens géniaux. Amis à la ville depuis de longues années, c’est la première fois qu’ils jouaient ensemble et le duo fonctionne à merveille. Sam le taciturne et Bernie la grande gueule. Ils se complètent parfaitement, jouant de leurs différences. Leurs échanges verbaux sont des chapelets de vannes reliées par des fuck. Ça fuse et on se marre. Les situations ne sont pas mal non plus : quand les papys enfilent leurs costards à paillettes, qu’ils se produisent dans des bouges à routiers, qu’ils se tapent de la cowgirl blondasse ou qu’ils s’en prennent à des rappeurs Dirty South. Le tout sur fond de classiques du R’n’B signés Sam & Dave, Rufus Thomas et autres stars du label Stax. Frissons de plaisir garantis.Une bonne petite comédie sympa, sans autre prétention que de nous faire rire et taper du pied. Avec, au détour de deux éclats de rire, quelques moments d’émotion, comme cette séquence où Floyd, persuadé que leur virée doit prendre fin, se met à pleurer comme un gamin à qui on a cassé le jouet. N’importe qui d’autre aurait surjoué les pleurs pour faire marrer : Bernie Mac est dans l’émotion juste et nos gorges se serrent. Dans une interview-bonus, le comédien explique d’ailleurs qu’il n’a pas besoin d’accessoire pour faire rire : chez lui, tout doit partir du cœur. Un cœur qu’il a énorme, comme le prouve un autre bonus : lors du tournage d’une scène qui se déroule dans une salle de concert, Bernie Mac ne peut s’empêcher d’improviser un stand up hilarant entre les prises. Par pur plaisir de jouer. Et pour remercier les figurants qui incarnent ce public qui l’a toujours soutenu lorsqu’il tournait dans les salles de spectacles aux quatre coins des Etats-Unis (lire Bernie Mac, un pur motherfucker). Damn, Bernie, why are you fucking gone so soon ? Anderton