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16 Lunes, Kami Garcia et Margaret Stohl

Par Wellreadkid

De 16 lunes, l'on disait que c'était dans la veine de Fascination, une romance surnaturelle sur fond de vie lycéenne, avec pour différence majeure un point de vue masculin. Soit. Bien que la référence à Fascination ne soit pas des plus heureuses, 16 lunes suit effectivement toutes les règles du genre, mais parvient à demeurer relativement original.

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Bienvenue à Gatlin, petite ville du sud des Etats-Unis, encore engoncée dans sa rancune envers le Nord et ruminant la défaite de la guerre de Sécession, quelques cent cinquante ans auparavant. Oui, car tout à Gatlin tourne autour de ces vieilles traditions sudistes et des reconstitutions fréquentes de célèbres batailles qui a vu s'illustrer les vaillants ancêtres des adolescents d'aujourd'hui. Ethan a toujours vécu à Gatlin, et rêve de s'en évader. Joueur de basket accompli, il vit avec son père, cloîtré dans son bureau après la mort de la mère d'Ethan, et Amma, sa gouvernante superstitieuse.

Un jour, l'impensable se produit : une nouvelle arrive à Gatlin. Mais cette nouvelle, nièce du reclus du coin, est rapidement rejetée par ses pairs, réfractaires à la différence. Cependant, la jeune Lena va trouver en Ethan un allié de poids. Mais en tombant amoureux de Lena, Ethan ne se doute pas qu'il va être mêlé à de sombres histoires familiales et à une malédiction.

Gatlin, contrairement à la ville de Forks, possède une âme et une vraie histoire. C'est ce qui, personnellement, m'a plu dans cette romance adolescente plutôt banale par ailleurs. Car effectivement, l'on reprend les schémas habituels : un lycée, un nouvel arrivant perturbant l'ordre social, une histoire d'amour compliqué, du surnaturel. Jusque là, rien de bien nouveau. Mais les auteurs de 16 lunes ont réussi, grâce à des flashbacks intrigants, à donner à Gatlin une réalité historique et surtout, de l'intérêt. Le lecteur vit à l'heure américaine, et se voit bombardé de références à la guerre civile, aux rivalités Nord/Sud, à Thanksgiving et autres traditions américaines. L'immersion est totale. Le passé se mêle au présent sous forme de visions qu'ont les deux héros et laisse deviner un passé sombre, violent, bien loin de l'image idéalisée que montrent les habitants actuels de Gatlin. En réalité, on se sent presque plus intéressé par l'histoire de ces ancêtres, et des Ravenwood que par l'histoire d'Ethan et Lena.

Car leur histoire reste mignonne, sans être véritablement passionnante. C'est triste à dire, mais à l'idée qu'ils puissent être séparés, on reste froid. Ethan est un gentil garçon même si j'ai trouvé sa manière de penser assez peu réaliste pour un jeune garçon. Il est un peu trop lisse. Quant à Lena, même constat. Malgré les six cents pages du livre, elle reste creuse. Le personnage le plus intéressant est peut-être l'oncle de Lena, un reclus puissant et caustique. Ces fameuses six cents pages se lisent assez rapidement, malgré les nombreuses péripéties. Certaines, d'ailleurs, ne sont absolument pas crédibles. Ainsi, on peut lire dans ces pages une parodie de procès : depuis quand des adultes sensés donneraient crédit à des allusions de sorcellerie, ou accepteraient de mettre en scène un conseil de discipline ouvert à tous, et qui ressemble d'ailleurs plus à un lynchage? Ce qui m'a choqué, également, c'est le quasi plagiat d'une scène de Carrie de Stephen King. Rappelez-vous quand Carrie, la pauvre fille que personne n'aime, se voit asperger de sang de porc en plein milieu de la salle de bal et détruit le lycée avec ses pouvoirs surnaturels? On retrouve quasiment la même scène dans ce livre. C'est un peu trop pour une simple référence. 

En somme, c'est un livre pour adolescents qui se démarque peut-être un peu des autres. Nous dirons qu'il n'était pas trop mal. Suffisamment appétissant pour nous donner envie de lire la suite.


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