J’ai souvent pleuré au cinéma mais jamais encore en lisant un livre, du moins je ne m’en souviens pas. Ce serait donc la première fois? Apparemment et j’en suis la première surprise ! A 9 heures ce matin, en arrivant au chapitre des «Nuages», page 208, au récit de ces journées de décembre 2009, quand s’envole, haut dans le ciel bleu l’avion vers Madrid, qui emporte le précieux fardeau maternel pour être enterré auprès de sa famille d’origine, l’émotion m’a fait verser des larmes. J’ai arrêté ma lecture. Je n’étais pas contente ! J’ai couru rejoindre les autres qui riaient dans la cuisine, lieu de tous les rendez-vous familiers. Sans doute je viens de vivre un peu la même histoire d’une mère dont la santé décline, qu’on soigne longtemps, en famille puis qu’on confie à une institution, séjour vécu comme une descente aux enfers, qu’on ramène à la maison et qui disparaît alors même qu’on l’a quittée pour quelques jours. La douleur et la culpabilité de n’avoir pas été là au dernier moment sont accablantes. Tel sera mon résumé du livre parce que tel est pour moi l’essentiel. Le reste n’est que l’histoire particulière d’une famille, celle de l’auteur. C’est touchant, intéressant et bien écrit. Inutile d'en dire plus: ce livre est une réussite!
Maman, Isabelle Alonso , roman, Hasta siempre (Éditions H&loïse d’Ormesson, 2010,247 p)