The Sisters of Mercy à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 21 février 2011

19h. Les portes de l'AB sont toujours closes et une foule nombreuse patiente sur le trottoir. A quelques mètres, un duo de cracheurs de feu s'adonne à leur exercice favori dans la grande tradition des amuseurs de rue. Ceci permet aux corbeaux et aux fans de la première heure de se réchauffer quelque peu car il faut dire qu'en cette fin de journée hivernale la température atteint à peine quelques degrés Celsius.
Les "Soeurs de la Pitié" fêtent leur trente ans de carrière, pas étonnant donc que les 2 dates de l'AB , ce soir et demain, affichent complet.
Les portes s'ouvrent enfin. Direction la salle.
Une boule à facettes imposante pend au centre de la scène entourée de deux écrans sur lesquels sont projetés des extraits de vieux films de sci-fi de série Z. Sur les planches une structure faite de tubes métalliques, sorte d'échafaudage stylisé étonnant.
La salle se remplit lentement.

The Sisters of Mercy, groupe culte de la scène gothique des 80's réussit régulièrement depuis des années à remplir les salles sans aucun nouvel album à proposer. Le groupe vit de ses acquis auprès d'un public fidèle et sans cesse plus nombreux.

20h45, un nuage de fumée envahit la scène tandis qu'Eldritch et ses 2 compères prennent place dans la pénombre. C'est à peine si l'on entrevoit les musiciens et c'est voulu. Tels des ombres mystérieuses se mouvant sur des riffs électriques et des boîtes à rythme, Andrew et ses frères de misère hantent l'espace tels des spectres gothiques inquiétants.
Eldritch se promène partout sauf en devant de scène. Les titres se suivent et malgré un début un peu approximatif la machine se huile et la foule chante en choeur ses hymnes noirs, devenus des classiques: "Dominion", "Alice", "Suzanne", "Marian"(formidable version), etc...

" Alice"

Du balcon le son est bon et les guitares hurlantes et aiguisées, telles des lames rock incandescentes, déchirent l'espace sonore de la rythmique lancinante . Pas un mot au public, ou quelques grognements par ci, par là. Eldritch est fidèle à lui même, caractériel introverti mais génial, froid et distant, crâne rasé , lunettes noires et blouson de cuir, il est l'âme damnée des Sisters.
Apres 1h15, "The Temple of Love" clôturera les festivités avant un rappel composé de "The First, the Last & Always" et d'un instrumental aux guitares acérées, "Pipeline".
En tout 1h25 de concert, du concentré pur jus.
Après un salut majestueux au public tel un ténor prenant congé après un récital classique et contrastant avec son comportement atypique durant le set, Andrew Eldritch quitte la scène suivi de ses fidèles serviteurs...

Une fois de plus les soeurs ont pris soin de nous...