Dans la semaine suivant les Césars, c’est un peu la nouvelle année pour le cinéma français, et il est temps de sortir les nouveautés. En espérant un peu de réjouissances dans un contexte assez morose et rempli de mauvais films (ne le nions pas…), on peut conclure qu’il nous une bon deal pour repartir en salles, qui plus est pour y trouver un peu d’humour. Plus que cela, Une Pure Affaire est une réjouissante comédie noire, qui promet beaucoup pour la suite. Une lueur d’espoir dans un tas de navets, c’est assez rare pour le souligner.
Non pas qu’Alexandre Coffre soit le nouvel Obi Wan Kenoki du cinéma français (aidé par les producteurs de l’Arnacoeur, en pleine réussite donc), mais la première chose qui frappe en commençant ce film est une réalisation soignée et rythmée, avec beaucoup d’ambitions. Peu commune pour un film de situation, et qui lance plus vers l’action, avec une image très léchée, nous plaçant dans une comédie sociale, noire, avec beaucoup d’humour et d’ironie. Bref, pas la comédie à la semaine servie habituellement. Ici, l’extraordinaire François Damiens, père de famille rangé, découvre un sac contenant quelques doses de cocaïnes, et décide de donner un peu de piment à sa morne vie en se faisant un peu de cash.. Ce qui se complique lorsque sa famille embarque dans l’idée, histoire de casser le quotidien, tout en conservant quelques règles de commerce familiale. Dès le premier abord Une Pure Affaire ne sera pas un film pour vous faire la morale, ni encourager le trafic de stupéfiants, uniquement utilisé ici comme prétexte pour dérégler le calme quotidien d’une famille embourbée dans les règles de la société (travail-famille-patrie).
De ça se dégage une douce ironie, servie par une jolie bande d’acteurs (Damiens, Pascale Arbillot, Laurent Lafitte…), sur un scénario aux rebondissements multiples et incessants. On ne s’ennuie pas une seconde, et dès qu’une situation se pose, ça repart de sitôt. Maîtrisé, le film navigue sur un équilibre assez fin mais réussi, pas franchement super hilarant, loin d’être triste. On parle surtout de famille ici, sorte d’héritage d’un Chatilliez ou d’un Bienvenue chez les Rozes en plus belge. Et c’est très réjouissant de voir encore des films construits et réfléchis, bien interprétés et écrit. Bref, une totale réussite sans en rajouter, pour un film qu’on espère obtenir un beau succès au box office. Offrant enfin un rôle sérieux et de premier plan à François Damiens, comique au top en ce moment, et qui nous laisse penser qu’il serait aussi pour Laurent Lafitte, qui enchaîne les beaux seconds rôles, d’avoir sa part du gâteau en haut de l’affiche.