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Victoires de la musique, pollution de l'oreille et refuge vers d'autres univers

Publié le 02 mars 2011 par Petistspavs

"Si infâmes que soient les canailles,
ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens"

Octave Mirbeau, Le journal d'une femme de chambre

Aujourd'hui, un visiteur que je ne dénoncerai pas, est arrivé sur une de mes pages (cette page) en saisissant dans le module de recherche de CanalBlog "elle se br... dans ses collants". Lui avait mis le mot en entier, mais moi je suis lu, aussi, par des enfants. Je n'en veux absolument pas à cet internaute curieux de choses poétiques, mais je m'étonne de la précision moyenne du module de recherche utilisé. J'ai tapé la même chose dans Google qui m'a indiqué des sites autrement plus imagé que celui-ci et, ça me sonsole, pas celui-ci. Pour vos recherches poétiques, utilisez Google.

Comme on est mardi, j'ai mis la télé. C'est Les Victoires de la Musique sur France 2. En confidence, je peux vous dire ? C'est encore pas ce soir que la musique va gagner quoi que ce soit. Ceci étant, comme j'ai coupé le son et que je tourne le dos à l'écran pour travailler à ce blog besogneux, ce n'est pas trop désagréable. Seule fausse note, j'ai raté Biolay. Je ne pense pas qu'il y ait Florent Marchet ou Daho-Moreau-Genet donc il ne reste plus grand chose. Je laisse néanmoins la télé (à mes risques et périls, j'ai jeté un oeil, c'était Jean-Louis Aubert, putain, ça fait froid dans le dos, j'espère qu'il y aura pas Thiéfaine ou un autre de ces tordus), au prix de ces écrans plats 102 cm, 100 hrz, il faut allumer de temps en temps pour rentabiliser. Putain, Maurane ! ils les ont tous sortis de leur maison de retraite ? A quand véronique Sanson ? On a appris ce matin sur inter que Jean-françois Coppé était allé la voir hier soir, à l'Olympia, je crois. C'est dégueulasse, pourquoi ils veulent la casser, comme ça ? J'imagine un concert de rock (voire de musique) avec plein de petits Coppé dans la salle, de tous les âges, des enfants Coppé, des Coppé vieillards, des Coppé militaires, des Coppé sans papiers, des femmes Coppé, en morceaux, évidemment, avec leurs petits costumes bien coppés, qui tapent dans leurs petites mains sur le temps fort (on est en France) en dodelinant de la tête, un coup à droite, un coup à droite et ainsi de suite, avec Véronique sur la scène, plus très fraîche, pas à cause de son âge, plutôt à cause de l'âge de son whisky. J'adore Véronique, d'ailleurs elle peut venir aux Victoires, j'ai coupé le son. Je m'en ressers un, single malt.

Une thérapeutique contre la télé chiante.
 Un clip de BB, un clip moyen, mais tellement mieux que cette soirée télé.
Et la chanson fait sens. 

J'ai à nouveau jeté un oeil, voire plusieurs, à la télé, j'essayais de reconnaitre le crétin qui marchait bêtement en chantonnant (je suppose qu'il chantonnait, j'ai pas le son) au milieu du public, j'ai pensé que c'était Dave, puis j'ai reconnu Yves Duteil. Ben je me suis planté, c'est Aubert à nouveau, qui n'arrive pas à fermer sa station. Il a dû recevoir un prix. J'espère qu'il n'est pas malade ? Ce mec est étonnant. Je l'ai entendu un jour à la radio dire qu'il avait fait une tournée accoustique et qu'il pouvait continuer à chanter pendant des heures, seul avec sa guitare. Et le public ? On fermait les portes à clés pour qu'il ne puisse pas fuir ? Ca fait peur, quand même.

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Merde, un "hommage à Gainsbourg". Oh les porcs, les salauds. Lavilliers, casse-toi, ne fraie pas avec les charognards. Ces ordures sont plus morts que Serge le sera jamais, ils n'ont jamais été réellement vivants, ils ne savent que profiter du tonus musical et poétique d'autres et il me plait de leur cracher mon venin (Aubert ! On te demande au téléphone) à la gueule.

Ce billet risquait d'être vraiment composé de n'importe quels quoi. Et il le sera.

Je reviens à l'émission pour B. Biolay. Pourquoi ils chantent et se causent dans les travées au milieu du public et pas pour la scène ? Tiens, Eddy Mitchell. J'aime ce mec. Je l'ai vu, à la Fête de Libération, vers 1975, passer après françois Béranger et faire un flop, avec son habit de lumière et de cow-cboy réunis, car les gens en revoulaient, du Béranger. Hé bien, ce type, rescapé d'un de ces groupes français minables du début des années 60 s'en est admirablement sorti et a écrit, avec son compositeur attitré Papadiamandis, un très joli nombre de très jolis titres. Je me souviens en particulier de la bande-son de ce film de Tavernier que j'aime tant, Une semaine de vacances, avec Nathalie Baye en prof paumé et Gérard Lanvin avant la chute, proche encore de son rôle dans Extérieur Nuit de Jacques Bral avec la lumineuse Christine Boisson.

Putain ! Eddy Mitchell fait jeu égal avec M pour le meilleur concert. Il est malade ? Noon, je ne veux pas.

Tout ça nous éloigne de l'essentiel, évidemment, trouver un thème pour écrire un article ce soir. Je voulais, à l'origine ("on n'était pas des sauvages") faire un billet sanglant à propos des ridicules Césars et de la légitime déception de constater que les Oscars ne faisaient pas mieux, avec leur bègue royal qui rafle tout. Mais c'est trop compliqué pour un soir de semaine avec, comme perspective, demain boulot. Et puis, taper une fois de plus, une année de plus sur les césars, franchement, ça fait réchauffé. Dire que le bilan économique du cinéma français (tout va bien, les profits gonflent) est contredit par son bilan artistique. Il est, chaque année, de plus en plus difficile de sortir des films qui ne feraient pas le 20h35 sur France 2. Ces films là, les meilleurs parmi ces films là, ont fait des scores minables, en termes d'entrées. Je me demande si un film aussi singulier que Bas fonds d'Ilsid Le besco a fait plus de 5000 entrées. Je sais qu'Oncle Boonmee, Palme d'Or à Cannes a fait en salles 130.000 entrées, ce qui est considérable pour un film de cette qualité et de cette exigence. Je sais que le Dany Boon, qui ne fait rire personne, sauf à vouloir contre toute logique rentabiliser les 10 ou 11 euros bêtement investis dans cette insondable fosse septique, va faire 3.000.000 d'entrées, ce qui sera un échec historique. J'espère que le Dany Boon en question va se suicider professionnellement et cesser de nous infliger son cinéma d'avant avant-hier, mais je n'en suis pas sûr, il va peut-être bien mettre toute son insondable bêtise à vouloir descendre encore plus bas. Il peut le faire. Il va le faire. Pourquoi pas un remake de Mon curé chez les nudistes ? Vas-y Dany, ne nous surprends surtout pas, descends, descends encore. Tu y es ? Saute.

Voilà, c'était un petit n'importe quoi du mardi soir, un soir triste pour la Musique, où la télé fête des victoires dérisoires.

Je vais ajouter une chanson et une illustration. Bonne semaine. Je ne relis pas. J'envoie.


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