Toujours dans le cadre de la rétrospective hitchcokienne j'ai pu aller voir dimanche Lifeboat, un nouveau petit bijou américain de Hitchcock sorti en 1944.
Lifeboat est un film saisissant et quelque peu engagé, qui dresse un tableau de la situation mondiale dans les années 1940. Si c'est John Steinbeck qui est crédité en tant que scénariste c'est pourtant Hitchcock qui a écrit 98% du scénario de ce long métrage à huis clos.
A la suite du torpillage de leur paquebot par un sous-marin allemand neuf personnes survivantes se retrouvent sur un petit canot de sauvetage. Tous issus de milieux différents ils doivent apprendre à cohabiter pour tenter de survivre, entre affection et tension. Si on accepte la présence d'une journaliste, d'un graisseur, d'une infirmière, d'un noir très croyant, d'un marin blessé, d'une femme et de son bébé, celle du commandant du sous-marin allemand nazi crée des remous...
La totalité du long-métrage a lieu dans ce petit canot est cela fait partie de la prouesse de ce film. Hitchcock avait décidé de filmer le monde en miniature, perdu en pleine mer et c'est une réelle réussite. On ne voit pas passer les 97 minutes car la totalité du scénario est bien ficelée et les acteurs tous aussi épatants les uns que les autres.
Le réalisateur a su apporter à ce film une touche d'humour sans pareil qui nous fait presque oublier les situations les plus tragiques (je me contrôle pour ne pas tout raconter). En avance sur son époque il aborde même brièvement le sujet des camps de concentration alors que nous ne sommes qu'en 1944.
Un film à voir pour sa modernité, son humour et ses acteurs.
17/20