Magazine Cinéma

Shanghai sortira-t-il un jour ?

Par Tred @limpossibleblog
Cette semaine, les spectateurs français vont voir débarquer dans leurs salles Le Rite, un film d’exorcisme avec Anthony Hopkins. Pourtant le réalisateur suédois Mikael Hafström, chef d’orchestre de ce film qui ne devrait pas faire de grandes vagues - ni au box-office ni dans les cœurs - a réalisé un film il y a plus de trois ans qui attend toujours de sortir en France et aux États-Unis. Celui-ci, Shanghai, réunit devant la caméra une brochette d’acteurs internationaux qui ferait saliver d’envie bon nombre de producteurs cherchant à réaliser un film de prestige. John Cusack, Gong Li, Chow Yun-Fat, Ken Watanabe, David Morse, Franka Potente, Jeffrey Dean Morgan. Il y a plus dégueu comme distribution.
Le film prend place dans la cité chinoise alors que le monde est en train de basculer dans la Seconde Guerre Mondiale. Cusack y incarne un américain retournant à Shanghai pour rendre visite à un ami, mais y découvre que celui-ci a été assassiné. Dans cette Chine sous occupation japonaise, l’américain va tenter de faire la lumière sur la mort de son ami.Le film a été tourné à l’été 2008, il y a bientôt trois ans et si presque toute l’Asie y a eu droit en 2010, la plupart des pays d’Occident attendent encore que le film arrivent à eux. Une fresque mêlant mystère et Histoire dans le Shanghai des années 40 avec de tels acteurs qui n’arrive pas à sortir, il est où le problème ?
Le problème c’est que le film est estampillé The Weinstein Company. La fameuse Weinstein Company. Et le problème de la Weinstein Company, c’est que ces dernières années, la faillite n’est jamais loin, les recettes souvent catastrophiques, et que du coup, un film ayant pour distributeurs les frangins Weinstein a plus de chance de rester un p’tit moment dans un tiroir que de sortir en salles comme il se doit. Et parmi les films souffrant le plus du bon vouloir des Weinstein, Shanghai fait bonne figure. C’est bien simple, le film est régulièrement annoncé dans le calendrier des sorties (américaines) depuis près de deux ans maintenant, souvent à l’automne, mais en mars 2011, on l’attend toujours. En tout cas, moi, je l’attends toujours.
Ce n’est pas que je sois un inconditionnel de Mikael Hafström, dont je n’ai vu jusqu’ici que le déjà oublié Dérapages avec Jennifer Aniston et Vincent Cassel mais, petit a, les fresques en costumes c’est mon dada, petit b, moi ces acteurs-là je veux les voir sur grand écran, et petit c, Gong Li. La rareté de l’actrice chinoise au cinéma, et sa propension ces dernières années à n’apparaître que dans des productions occidentales décevantes (Mémoires d’une Geisha, Miami Vice, Hannibal Lecter) n’enlèvent rien à sa grâce et son talent. Celle que j’ai découverte dans Épouses et Concubines pour ensuite l’admirer dans Adieu ma Concubine ou 2046 fait partie de ces acteurs (actrices) dont la simple présence au générique d’un film rend ce dernier intrigant, attirant, irrésistible. Et la rareté de Gong Li décuple l’attente de ce film que le distributeur semble préférer maintenir caché dans son grand chapeau.
Mais j’en ai vu d’autres. Je sais me montrer patient. Et je me dis que le succès rencontré par les Weinstein avec Le Discours d’un Roi, ses Oscars et ses recettes exponentielles au box-office, tout cela va bien renflouer les caisses et, qui sait, pousser les frères à se pencher sur le cas Shanghai, et m’offrir d’enfin découvrir le film sur grand écran. Parce que si j’attends que sorte en France le remake chinois de Ce que veulent les femmes dans lequel elle reprend le rôle d’Helen Hunt, je risque d’attendre longtemps…

Retour à La Une de Logo Paperblog