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Frédéric Mairy, Bref éloge de la fin

Par Alain Bagnoud

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Bref éloge de la fin est un cocktail délicieux. Ce petit livre très écrit, dont la préciosité n’est pas un des moindres charmes, s’articule autour du thème de la fin et évoque des livres et des écrivains auxquels Frédéric Mairy rend hommage.

Le propos de l’auteur est de jouer sur les sens de ce mot fin qui, on le sait, on se le rappelle en lisant le titre, est plurivoque et ambigu: il peut signifier finitude, conclusion, extrémité, aboutissement, terme...

Tout ça résonne dans le texte, dès l’incipit qui pose le sujet en lui donnant une inflexion littéraire: « Recenser les poètes qui par leurs mots tentèrent d’apprivoiser la fin – puisque, il n’y a pas à tortiller, c’est bien de cela qu’il s’agit ici – nous mènerait bien loin. Le chemin en serait délicieux, mais dresser un bref éloge du point final demande, par cohérence, de garder celui-ci à portée de main. »

Frédéric Mairy

A l’appui de ce projet, résolument bref (« l’avertissement était clair: nous ne tirerions pas en longueur »), seront examinés, ou convoqués, ou cités, Charles-Ferdinant Ramuz, Paul Auster, Philippe Delerm, Michel Vinaver, etc. Leur apparition est rappelée dans une liste finale. En tout trente-deux auteurs pour trente-quatre petits textes délectables, classés dans un ordre alphabétique qui est bien entendu un leurre.

Car l’unité profonde du livre ne tient pas seulement à sa thématique. Sa composition réfléchie est ordonnée, de la première phrase donnée plus haut, à la dernière, que je ne peux m’empêcher de citer aussi, tant elle fait une belle conclusion:

« Qu’est-ce qu’écrire, si ce n’est remplir de signes noirs un voile blanc tendu sur le néant? »

Frédéric Mairy, Bref éloge de la fin, Editions d’autre part.


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