Magazine Culture

[blu-ray] Lost in translation, test technique

Publié le 05 mars 2011 par Vance @Great_Wenceslas

  Lost-in-translation-01.jpg

Titre original : Lost in translation


Un film réalisé par Sofia Coppola (2004) avec Scarlett Johansson & Bill Murray

Date de sortie en salles : 07/01/04

Genre : chef d'oeuvre

Un bluray région A-B-C en import USA édité par Universal (2010)

1.85:1 ; 16/9

VO DTS HD Master Audio & VF DTS (VF française, pas de VFQ)

Une chronique de Nico

Depuis sa sortie c'est mon film préféré. 

L'article a pour but d'aborder l'aspect technique, donc je ne me pencherai pas sur une critique détaillée. 

Image : 

Situons d'abord le contexte : j'ai vu le film trois fois en 2004 au cinéma, puis en DVD un nombre que je ne préfère même pas calculer, ensuite de nouveau deux fois l'été dernier au cinéma. Autrement dit, je connais très bien l'aspect esthétique de ce film. 

Si le passage en HD n'est pas aussi démonstratif d'un point de vue "claque visuelle" qu'un MinorityRreport, il n'en demeure pas moins absolument parfait. 

Il faut savoir que le film a été tourné en peu de temps, dans des conditions particulières (souvent de manière illégale pour filmer les rues dans Tokyo), et quasiment tout le temps en lumière naturelle. Il est donc normal de trouver par moments certains plans à la limite du flou, d'autres à la définition un peu plus "douce", avec quelques mises au point parfois étonnantes. 

Cependant, compte tenu de ces détails inhérents au tournage (importants), on peut dire que le format Blu-ray rend justice au film, et nous le fait découvrir pour la première fois tel qu'il a été montré en salle. 

"Pour la première fois" oui, car même s'il était sorti il y a quelques temps sur un autre support HD, et que la différence entre les deux éditions HD est minime, elle est bel et bien présente : on gagne en fidélité avec le blu-ray, qui retranscrit un peu mieux la texture argentique en laissant le grain à l'image. 

Ne vous attendez à rien d'autre : n'espérez pas des couleurs flashy, des détails hallucinants et ce fameux "effet de relief". Le film a un rendu pellicule appréciable. Je préfère un aspect granuleux mais collant aux choix artistiques (et aux contraintes techniques de tournage) qui me rappellent réellement le film en salle, plutôt qu'une image lissée, froide, numériquement trafiquée pour correspondre aux "normes" de l'époque actuelle. Je n'ai rien contre les films tournés en numérique, je souhaite juste que chaque transfert de film respecte son matériau de base. 

 

Lost-in-translation-02.jpg

Ainsi donc, Lost in translation est magnifique. On retrouve les mêmes sensations qu'en salle, avec une image fidèle aux choix esthétiques du directeur Lance Acord, ce qui est très important pour un film avant tout fondé sur une atmosphère dépaysante et décalée. La photo de Lance Acord est à ce propos véritablement magnifique avec des tons naturels d'une beauté incroyable et un travail sur la lumière merveilleux. 

Ne vous fiez pas à l'impression que vous fera le tout premier plan du film, relativement flou (comme au ciné). La suite est meilleure. Les scènes se passant dans les chambres de l'hôtel manquent de définition, c'est un fait, mais elles restituent de la plus belle des façons la palette de couleurs. Le faible contraste ne gêne pas. La douceur de l'image peut être mise en corrélation avec l'émotion que cherche à distiller Sofia Coppola. Les scènes nocturnes en intérieur sont fortement impactées par les choix techniques de tournage : les détails sont totalement absents dans le noir, l'image devient extrêmement granuleuse. Mais ce n'est pas un défaut du transfert, je le répète. Quoiqu'il en soit, aucun artefact numérique ou défaut de compression ne vient gâcher l'oeuvre. 

Lorsque l'on se retrouve face à des images tournées à l'extérieur, le film gagne en définition, contraste et texture. Les néons de Tokyo sont très nets, le feuillage des arbres est particulièrement bien retranscrit. 

Ne soyez pas surpris de certains plans fixes qui "bougent" un peu, comme celui de la première rencontre au bar de l'hôtel entre les deux acteurs principaux. 

Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que le film ne peut pas être meilleur. On peut déjà remercier le travail qui a été réalisé pour nous faire apprécier une oeuvre à l'aspect chaleureux et organique, sans retouche numérique (pas de réduction de bruit ni d'accentuation des contours, ouf !). 

L'apport de la HD par rapport au DVD est indéniable. Ce dernier était bon, mais présentait quelques blocs de compressions avec logiquement moins de nuances dans les couleurs et une définition bien inférieure. Vous pourrez voir grâce à la HD les chaussures au goût plus que douteux de Bill Murray lorsqu'il attend Scarlett Johansson qui passe des radios. 

Son : 

Pas de différences réelles entre les deux mixages. La VF, d'un point de vue purement artistique, est plutôt réussie, les voix des doubleurs collant bien aux personnages principaux et la traduction étant assez fidèle. Les sous-titres VF sur la VO sont par contre un peu plus "délirants" et se permettent quelques libertés étonnantes : je ne me suis pas remis du "Lovamoor" à la place de "Roger Moore". Mais il est à noter que ce sont ces sous-titres qui étaient sur la bande au cinéma, donc... 

Techniquement aussi, la VF tient bien la comparaison avec la version originale. La VO est une piste tout aussi recommandée (je ne parle que de technique, il est bien entendu que la VO reste indispensable par rapport à la VF, toute aussi convaincante qu'elle puisse être...). Les voix sont donc parfaitement audibles et claires, avec une belle présence de la musique et des bruits sur tous les canaux. Les scènes de rues, de foules, dans les salles de jeux ou dans les temples, sont parfaitement restituées et offrent un spectacle acoustique parfois vraiment étonnant pour un film qui ne se prête pas forcément  à trop de délires sonores. La musique est parfois très douce, un léger accompagnement de l'image plutôt discret, parfois bien plus percutante avec des basses excellentes. La stéréo frontale est bien utilisée. La bande originale du film est absolument indispensable, probablement l'une des meilleures BO que je connaisse. 

Il est amusant de savoir que des sous-titres anglais sont disponibles et qu'ils collent parfaitement avec les dialogues (pas de sous titres VO sur le DVD VF). 

Le bluray étant 1080p, on retrouve le film dans sa durée réelle et non pas accéléré. 

 

Lost-in-translation-03.jpg

Bonus : 

Les mêmes bonus que sur le DVD. Des scènes coupées dispensables mais toujours sympa à voir, un making of très cool (donc passionnant) même s'il ne parle pas beaucoup du tournage, un clip vidéo qui à le mérite de montrer des images inédites du film (qui ne sont pas dans les scènes coupées), une bande annonce, et une petite interview riche en anecdotes de Sofia Coppola et Bill Murray (sur le tournage de La Vie aquatique, à ce qu’il me semble). 

A noter deux bonus promotionnels sur Somewhere : une bande annonce et un making-of teaser assez court... 

Menu : 

Un menu assez basique avec la musique "On the subway". Pas aussi beau que les menus du DVD français donc. 

Packaging : 

Une pochette assez classique mais pas très esthétique. Je préfère largement la pochette et surtout la sérigraphie splendide du DVD VF. 

Un coffret Sofia Coppola édité par Pathé sort en France au mois de mai. Le master sera-t-il aussi bon que sur cette édition ? Peut-être aussi bien, en croisant les doigts pour que le passage de l'autre côté de l'océan se fasse sans ajout de réducteur de bruit et sans accélération inutile. En attendant, on peut se contenter du visuel fourni chez Planète HD.

Sofia-Coppola.jpg


Cliquer ci-dessous pour lire les avis des membres du Groupe sur ce film :

L’avis de Jennifer

L‘avis de Vance

L’avis de Nico


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vance 6006 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine