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Le Serment, de Kent Harrington

Par Carolune

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Ce livre m’a été offert dans le cadre d’un partenariat entre Livraddict et les éditions Folio : je les en remercie !

Jeune médecin idéaliste, employé par l’ambassade des États-Unis et, de temps à autre, par l’antenne mexicaine de la CIA, Collin Reeves soigne les touristes américains souffrant de turista, travail qui lui laisse du temps libre pour se consacrer à son autre passion, la peinture. Appelé un jour au chevet de Dolores Rios, jeune femme aux origines mystérieuses, Collin en tombe éperdument amoureux. Mais il découvre rapidement qu’elle n’est pas qui elle prétend être et qu’il pourrait faire obstacle au but qu’elle s’est fixé... Alors que la CIA a vent d’un complot terroriste contre les intérêts américains, ses agents demandent à Reeves de maintenir en vie les suspects torturés afin de pouvoir les interroger. Écartelé entre son serment de médecin, son patriotisme et son amour pour Dolores, Collin, jusqu’alors aimable dilettante, va devoir choisir son camp...

Ayant eu un peu de mal à avancer dans ce livre, je vais dérouler les différents aspects que j’ai appréciés ou regrettés, dans l’ordre de ma lecture : je ne parviens pas en effet à avoir une impression d’ensemble qui pourrait se résumer en quelques mots.

Première chose – qui peut paraître mineure mais qui m’a réellement gênée tout au long de ma lecture et l’a rendue laborieuse -, j’ai un peu regretté le côté « masculin » du livre : dès qu’un homme y croise une femme, on a droit à tous ses fantasmes à son égard – bien évidemment d’ailleurs, le héros, Collin Reeves, est un homme séduisant – et cela sans grande originalité… C’est particulièrement répétitif au début du livre, et un peu lassant à la longue.

Du même coup, la rencontre cruciale, celle entre Collin et Dolores, est retardée, d’une manière pas tellement justifiée à mon sens. De plus, cet aspect un peu « facile » affaiblit certains passages dont le fond est pourtant profond – je pense par exemple au moment où Dolores, fébrile, essaie de cerner Collin, passage où il y a de belles réflexions sur la faiblesse et la mort et de légers indices sur les zones d’ombre du personnage de Dolores : je trouve dommage de les avoir entrecoupés de banalités.

Une fois que la rencontre cruciale entre Dolores et Collin a eu lieu, le livre devient plus intéressant : le doute sur Dolores s’établit d’une manière subtile et progressive, et inquiète efficacement le lecteur quant à la suite des événements. On navigue entre le point de vue de Collin et celui de Dolores, ce qui nous donne une agréable longueur d’avance sur les personnages.

A partir de là, le scénario devient intéressant et les différents rebondissements, que je ne veux pas détailler pour ne pas vous gâcher la surprise, posent des questions profondes et passionnantes : Collin se retrouve en effet tiraillé entre le serment d’Hippocrate, et son serment envers la CIA et son pays, tout cela dans un contexte très actuel puisqu’il est question des agissements d’Al Qaida et la guerre d’Irak.

Et finalement, les personnages comme l’intrigue gagnent en complexité comme en profondeur, chacun étant confronté à un dilemme personnel insoluble. La dimension un peu simpliste du début s’efface au profit de réflexions réelles… même si je reste assez peu convaincue par certains passages moins originaux qui affaiblissent l’ensemble et m’ont plusieurs fois donné envie d’abandonner le livre…

Mais j’ai poursuivi, et sans le regretter : malgré des aspects un peu faciles parfois, Le Serment est un livre intéressant, qui a le mérite de poser des problèmes complexes et universels à la faveur d’une intrigue plus classique… C’est une lecture que je ne regrette pas, même si elle n’est pas non plus incontournable !


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