Fespaco : une plongée épique dans le Mali d’avant l’époque coloniale

Avec Da Monzon, La Conquête De Samanyana, plongée épique dans l’époque pré-coloniale, le Mali, seul pays à avoir remporté trois grands prix au festival du cinéma africain de Ouagadougou (Fespaco), tentera de décrocher un quatrième titre.

Fort de sa grande productivité cinématographique des années 1980 et 90, le Mali a conquis l’Etalon de Yennenga en 1979 et 1983 avec Souleymane Cissé, puis en 1995 avec Cheick Oumar Cissoko. Mais depuis plusieurs années le pays ne présente qu’un film dans la catégorie long métrage au Fespaco.

Projeté jeudi soir, Da Monzon, La Conquête De Samanyana se veut un vécu “réel” de l’histoire du Mali au XIXe siècle, à l’orée de la pénétration coloniale, indique à l’AFP le réalisateur Sidy Fassara Diabaté.

Entièrement financé par le Centre national de la cinématographie du Mali (public), le film est basé sur l’histoire du roi Da Monzon, qui en 1808 accède au trône dans le royaume de Ségou après la mort de son père.

Il tente de vaincre Bassi le Rouquin, souverain du village voisin de Samanyana qui règne sur une terre riche en or.

“Ce film a été l’occasion de montrer un pan de la civilisation Bamana (ou Bambara, peuple vivant au Mali et dans plusieurs pays voisins, ndlr)”, explique le cinéaste.

Il s’agissait de “montrer aux jeunes générations ce qu’était l’Afrique, ce qu’était le Mali à cette période précoloniale au moment où il n’y avait pas encore les grandes influences de l’Orient et de l’Occident”.

Selon M. Diabaté, “au moment où la perte de repère est encore visible, nous avons besoin de retourner sur notre passé, non pas pour faire du passé un refuge mais un tremplin, car le passé, aussi glorieux soit-il, doit être un tremplin”.

Dix-huit longs métrages concourent pour le grand prix du 22e Fespaco, qui sera décerné samedi.
(4 Mars 2011 – Afp)