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Buried

Publié le 06 mars 2011 par Mg

On ne cachera pas ici une certaine fascination pour les films qui reposent sur très peu d’idées. Il est effectivement très difficile de combler une heure et demi (durée moyenne) pour un long métrage avec un minimum de choses à dire. Au pire, le réalisateur aurait pu se contenter d’un très bon court métrage, au mieux ce sont des petites pépites cinématographiques qui démontrent, s’il en est besoin, qu’il n’y a pas besoin de trois mille figurants et deux cents millions de budget pour nous rassasier.

Buried est typiquement le film concept par excellence : un homme se réveille, enfermé dans un cercueil. On comprend qu’il est en Irak, a été enlevé, et dispose en tout et pour tout d’un téléphone (pardon, smartphone), un couteau et sa b.. flacon de whisky, pardon. Ryan Reynolds y donne donc de sa personne pendant une heure trente minutes, puisque vous ne verrez rien d’autre que l’intérieur de sa minuscule prison, six pieds sous terre. La force de Buried repose sur ça ; ne pas faire de compromission. Aucun flash back, aucun à côté. Claustrophobes s’abstenir donc, nous voilà pris au piège, et tout se joue sur la psychologie du film. Partant sur un temps réel absolu, on va donc passer de la surprise à la dépression, de la colère à la survie… Connecté au monde extérieur par son téléphone, le prisonnier jongle entre ses ravisseurs, et ses tentatives de contacter les instances américaines pour qu’on le retrouve sain et sauf.

Sauf que dans tout ça, il fallait placer un peu de suspense, et sans aucun repère autre que la lumière du Zippo à la disposition de Reynolds, on passera plus sur le discours, plus sur le fond que la forme. Car dans tout ça, il fallait bien placer quelques jolis mots sur ses agences privées envoyées en zone de guerre (le héros est chauffeur dans un convoi d’une société), et tout le sarcasme qui peut en découler. Et finalement, peu importe de savoir si le Paul que nous avons en face de nous sera sauvé ou non, le vrai enjeu est de savoir jusqu’où iront les officiels US pour camoufler leur échec, laissant l’un des leurs (même subalterne) croupir dans le sous sol irakien, sans pouvoir le sauver, et préférant même lui rappeler ses responsabilités plutôt que de gérer la crise. Beaucoup d’ironie dans tout ça, et vous voilà déjà au terme du film, se terminant sur un cul de sac aussi. Buried mixe le réalisme et un certain fantasme de l’emmuré vivant, ne sachant trop s’il s’en sortira ou non. Du bruit, des images.. Le film utilise au maximum tout ce qu’il peut avoir à disposition sans casser le réalisme des choses, et on l’en remercie. Véritable épreuve de force, Buried arrive donc à remplir sa mission, à savoir combler 90 minutes de film avec un acteur, un briquet et un téléphone. Ah si, à un moment vous aurez un serpent. Voilà, donc claustrophobe et ophiophobe s’abstenir…


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