Monogrenade
Tantale
Bonsound Records
Canada
Note : 8/10
par Aurélie Lanctôt
En finale des Francouvertes 2010, le groupe montréalais Monogrenade s’était fait voler la vedette par Adamus et son arrogance, puis Nevsky et son charme. Cette année, le quatuor nous revient en grande trombe avec la sortie de Tantale, son premier disque.
Bonsound Records aura définitivement visé juste avec ses nouveaux protégés à la pop planante, presque mystique. Aussi, mardi soir dernier, une Casa del Populo bondée et enjouée a vibrée au lancement officiel de l’album. Du beau monde, du beau son… et dire que j’ai manqué ça!
Malgré tout, mercredi matin, je me suis offert une séance de dégustation musicale avec au menu Tantale en intégral. Le déjeuner fut transcendantal, pour le moins qu’on puisse dire (et ce n’est même pas parce que ça rime). Depuis, les chansons jouent en boucle, par ici.
Déjà en 2009, avant même leur participation aux Francouvertes et leur signature avec Bonsound, on pouvait apprécier sur le Web le vidéoclip en stop-motion de la chanson Ce soir, réalisé par Christophe Collette. Doux présage de l’album qui s’ensuivrait. Sous le charme depuis l’écoute du morceau, j’ai anticipé le reste du CD avec optimisme. Je n’ai pas été déçue. La pièce s’insère admirablement au milieu de l’album, alors que les premières pistes donnent le ton et que les suivantes en font l’écho pour soutenir l’émoi de la première à la dernière note, constituant ainsi une trame sonore d’une belle complétude.
Tantale s’ouvre en force et se clôture en douceur. Voguer, rêver d’un morceau à l’autre. Jamais le son n’agresse, pas plus qu’il n’ennuie. Les musiciens de Monogrenade créent du rock tendre de qualité; de la véritable force tranquille transposée en musique.
Néanmoins – Et il s’agit là du seul bémol que j’apporterai ici, bien qu’il s’agisse d’une formule gagnante, bien d’autres groupes de la même trempe l’ont employée par le passé. Certains morceaux de Tantale ne sont pas époustouflants d’originalité. Ils s’apparentent parfois à des passages soft de Malajube des premiers temps étalés sur trois ou quatre minutes. Heureusement, ils ont le mérite d’être orchestrés de manière irréprochable . Les arrangements sont puissants et l’émotion est palpable en tout temps, ce qui fait qu’on ne décroche pas de l’humeur Tantale.
L’album porte à méditer et à respirer profondément. Il s’agit somme toute d’un excellent compagnon pour affronter l’hiver qui s’accroche, mars et sa grisaille.