La Belgariade est traduit de l’anglais (États-Unis) par Dominique Haas
Résumé :
David Eddings
La Belgariade constitue les cinq premiers volumes de la série La grande guerre des Dieux écrite par David et Leigh Eddings. Cette dernière ne figure d’ailleurs pas comme auteur sur la majorité des couvertures, n’ayant été reconnue que plus tardivement comme co-auteur de la série. Leigh Eddings est morte en février 2007 à l’âge de 69 ans et David en juin 2009 à 78 ans.
Garion a grandi à la ferme de Faldor en compagnie de sa tante Pol au cœur de la paisible Sendarie. Une enfance tranquille, passée à récurer des casseroles et à flâner avec ses amis. Évidemment, un jour, tout se met progressivement à aller de travers et une nuit, le voilà parti précipitamment pour des raisons qui lui semblent, dans un premier temps nébuleuses mais qui s’éclaircissent petit à petit au cours du cycle. Un des disciples de Torak, le dieu-dragon des terribles angaraks a dérobé l’inestimable Orbe du dieu Aldur. Le Codex Mrin est formel : L’Enfant de Lumière doit affronter l’Enfant des Ténèbres et le vaincre sans quoi le monde sombrera dans le Chaos. Il apparaît que personne n’est ce qu’il semble être : la tante Pol n’est autre que Polgara la Sorcière, fille de Belgarath, le premier disciple d’Aldur, qui se cache admirablement sous des haillons crasseux et un penchant immodéré pour la bière. Garion lui-même pourrait bien s’avérer être autre chose qu’un simple petit marmiton…
La trame de La Belgariade est, en elle-même, on ne peut plus basique (pour ne pas dire clichée) pour un roman de high fantasy. Un objet dérobé, des compagnons aux archétypes bien définis (le voleur, les sorciers, le guerrier, le héros innocent…), une prophétie, un univers médiéval et la présence de la magie.
Pourtant, loin de se contenter d’être une pâle copie d’autres œuvres incomparablement plus épique, comme Le Seigneur des Anneaux, La Belgariade sort incontestablement du lot grâce à sa narration enlevée et à l’humour dont ses personnages font preuves. Les décors sont bien plantés et hantent l’esprit même la série terminée et les personnages sont irrésistibles : Belgarath et Polgara perdent un temps précieux à se chamailler pour des broutilles (le mot bière revient tout de même très souvent), Silk, l’espion drasnien, redoutable personnage créé pour être détestable mais que l’on se plaît à admirer, manie l’euphémisme avec une virtuosité déconcertante et les épithètes les plus colorés résonnent dans l’esprit du lecteur tout en n’étant jamais explicitement indiquées.
L’écriture est d’une grande simplicité, les rebondissements nombreux et la portée métaphysique inexistante. C’est une lecture aisée, agréable, parfaite pour se changer les idées et s’extraire de la routine. Prévoir de la bière et quelque chose de bon à manger à portée de la main, à force de lire des descriptions de beuveries et d’auberge, on finit par se dire que l’on mangerait bien quelque chose nous aussi.
Extrait :
Silk crachait comme des pépins de melon des invectives colorées et d’une grande variété exprimant un jugement globalement négatif sur la naissance, la parentèle et plus particulièrement les habitudes de leurs poursuivants.
La fin de partie de l’enchanteur, page 56