On se souvient encore à Villeurbanne de la palissade que Hans Schabus avait édifiée autour de l’Institut d’Art Contemporain il y a trois ans, empêchant -ou, en tout cas, dissuadant - d’y entrer. Il récidive dans une exposition personnelle, ‘Nichts geht mehr‘ (Rien ne va plus), à l’IAC jusqu’au 24 avril. Une fois dans le bâtiment, c’est une carcasse désossée de caravane qui bloque l’entrée, barrant la première salle, obligeant à une manœuvre de contournement pour aller plus loin (‘Voyage autour de ma chambre’). Hans Schabus est un praticien psycho-géographe, qui modèle l’espace pour le spectateur, le contraignant à l’audace, à la transgression.


Bon nombre des pièces présentées ici se réfèrent à ses ateliers, rambarde récupérée, diaporama saccadé de photos des lieux, vidéo du rebouchage du puits (de Babel) qu’il y creusa. Si cette dialectique d’aller et retour entre atelier et espace d’exposition se comprend intellectuellement, elle paraît ici souvent un peu artificielle, tournant au procédé : ainsi du tas de poussière récolté quand il a fait le ménage dans l’atelier qu’il quittait. Rhinocéros et dinosaure récupérés dans un parc d’attraction font aussi de l’effet, mais sont trop anecdotiques à mes yeux.


Hans Schabus prélève, prend et montre, il occupe l’espace et le détourne, y laissant sa marque. Pour moi, c’est un digne héritier de Bruce Nauman.
Photos courtoisie de l’IAC. Voyage autour de ma chambre, 2010 (Caravane, Matériaux divers) et Meterriss, 2011 [Trait de niveau] (Chaîne en acier) : Courtesy de l’artiste, Vienne. Productions Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes.
HAAANS, 2009 (Collage, impression sur papier) et Welt, 2008 (détail) [Monde] (Timbres, papier) : courtesy Kerstin Engholm Galerie, Vienne.
Toutes photos : Vues de l’exposition Hans Schabus, Nichts geht mehr, 25 février – 24 avril 2011, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes. © Blaise Adilon.
