Le geste est lent, suspendu, geste de peintre, posant sur la toile la forme, le mouvement. Peintre du mouvement, Paco Dècina dispose les corps comme des éléments visuels : il ne raconte pas une histoire, son histoire ce sont les élévations, les fluidités, les traits de lumière qui ouvrent l’espace, qui font littéralement danser l’espace. Quelque chose travaille à l’intérieur du regard du spectateur, ça va creuser loin, profondément, lentement. Chaque mouvement est lié à un autre, un bras à un autre, un pied prend appui sur une épaule, une main sur une omoplate, au point qu’on en oublie les corps et qu’on n’en voit que la lumière. La danse proposée par Paco Dècina est picturale et onirique. Elle nous transporte en deçà de nos paupières, utilisant les techniques de vidéo qui semblent déformer les images quand elles ne font que les révéler. (photo Laurent Schneegans)
Spectacle vu au Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine