Plus de cent jours après les élections en Côte d’Ivoire, l’avenir du
pays est encore incertain.
Les affrontements entre les partisans des deux camps ont déjà fait des
centaines de victimes et des centaines de milliers de déplacés. Malgré
ce contexte inquiétant, les organisateurs du Festival des Musiques
Urbaines d’Anoumabo (FEMUA) n’entendent pas renoncer à leur rendez-vous
annuel avec le public d’Abidjan.
Cet événement doit avoir lieu pour sa quatrième édtition du 22 au 25
avril à Anoumabo, un quartier modeste d’Abidjan. Ici vivent en relative
harmonie de nombreuses ethnies et communautés. C’est notamment là qu’ont
grandi les membres du groupe Magic System qui sont porteurs de l'événement depuis sa création en 2008.
En cette période de division politique, ethnique et religieuse,
l’événement doit réunir une soixantaine d’artistes de toute la Côte
d’Ivoire, des pays voisins et même des Antilles. Doivent y participer
des artistes comme Magic System, Lokua Kanza, Patience Dabany, Meiway,
ou encore Fally Ipupa. Conçu comme une grande fête populaire, le
festival a également pour vocation de transmettre un message d’unité et
de brassage des cultures et de s’inscrire dans la lignée des grands
événements panafricains.
Lors de la conférence de presse qui annonçait l’édition 2011 du
festival, en février dernier, Meiway a exprimé sa certitude d’une
amélioration de la situation avant le mois d’avril. Quoi qu’il en soit,
a-t-il lancé, « on ne va pas déplacer le festival, on a espoir ». Pour
l’artiste, qui avait dû annuler des dates en décembre en raison des
troubles, le maintien du festival est un « message aux hommes politiques
».
Néanmoins, les organisateurs seront peut-être contraints de reporter le
festival si la situation perdure, ou s’aggrave. Rien n’est joué. Les
artistes aimeraient mettre « une claque positive » pour faire sortir le
pays de « cette crise inacceptable ». Y parviendront-ils ?