Par Gwénaëlle Deboutte, à Berlin
Une année durant, pour les besoins d’un documentaire, le journaliste Günter Wallraff a sillonné son pays déguisé en Africain. Insidieusement xénophobes ou carrément racistes, les réactions qu’il a suscitées en disent long, hélas, sur l’état de la société. Interview.
« L’Afrique est aux singes, l’Europe est aux Blancs ! » C’est par ces propos d’un autre âge proférés à l’entrée d’une discothèque que débuteNoir sur Blanc,le nouveau documentaire deGünter Wallraff. Vingt-cinq ans aprèsTête de Turc,dans lequel il dénonçait les conditions de vie des travailleurs immigrés en Allemagne, le journaliste de 68 ans s’est de nouveau, avec l’aide d’une habile maquilleuse française, glissé dans la peau d’un autre, celle de Kwami le Somalien. Remarques xénophobes, menaces physiques émanant de supporteurs d’un club de football, impossibilité de louer un appartement, méfiance d’une vendeuse de bijoux… Au cours d’un périple de un an à travers le pays, il a scrupuleusement enregistré les réactions suscitées par le personnage qu’il a choisi d’incarner. Diffusé récemment sur la chaîne franco-allemande Arte, son film constitue une inquiétantechronique du racisme ordinaire.
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