Folly & the Hunter
Residents
Non-signé
Canada
Note : 7/10
par Raphaël Barsalo-Lacoursière
Ensemble depuis un an, le trio Folly and The Hunter a créé pour son disque Residents un univers folk et accessible dans lequel se mêlent des sonorités pop rock. Polyvalent et chaleureux, voilà ce qui nous frappe à la première écoute de l’album de la jeune troupe montréalaise.
La troupe composée de Nick Vallee, Laurie-Anne Torres et Christopher Fox a ressorti du studio du groupe les Barr Brothers avec un LP fignolé en treize morceaux. Musicalement, un même pattern est utilisé. Guitare sèche lançant la cadence, piano (parfois un peu mièvre), basse rudimentaire, batterie militaire et entrainante. On entend ici et là un léger accent country (dans les morceaux Cost et Raising the Dead) et le violoncelle (Traffic) ou la harpe (Snowfields) apportent une touche classique équilibrante. Malgré un petit manque d’originalité, tous les éléments sont réunis pour une courte escale acoustique poignante, pour une ballade charmante. Pas besoin de carte, de boussole ou de bâton de marche, c’est une promenade sur sentier tapé en terrain connu qui s’offre à nous.
Fortement influencé par de très bons artistes, Folly fait les premiers pas vers un style plus personnel et des compositions prometteuses, mais gagnerait certainement à s’éloigner un peu de ce qu’il maitrise si bien pour ainsi élargir la route qu’il commence à tracer. Les thèmes des morceaux, tout comme la musique, rappellent parfois la nostalgie du petit dernier d’Arcade Fire, The Suburbs. D’ailleurs, on peut presque entendre les lauréats d’un Grammy sur Old Friend et Residents, ainsi que dans les build up de Chasing Trains et Traffic. Pour ce qui est des voix, c’est plutôt Bon Iver et Born Ruffians qui se cache sur les Snowfields et Sur Jeanne-Mance.
Les mélodies sont douces et simples, les textes, introspectifs, mélancoliques, sincères. Un amour déçu sur Cost, une amitié perdue sur Old Friend. Une réminiscence qui laisse pourtant place à un monde joyeux, empreint d’espoir sur la pièce Folly and The Hunter.
Un groupe qui assurément a bien compris les balises du folk et du indie; qui les exploite de belle façon. Somme toute, un album uniforme et rectiligne, qui aurait gagné à épicer un peu sa sauce, mais efficace, peaufiné et réussi, à écouter pour la voix réconfortante de Nick Vallee.
Avis aux intéressés, Folly and The Hunter jouera au O Patro vys le 1er avril prochain, puis au Divan orange le 7 mai.