Naho est actuellement à l’affiche des Feux de la Rampe avec son spectacle Follement folle, que nous vous avions chroniqué ici.
Nous avons découvert avec cette humoriste quelqu’un de vraiment très drôle, énergique, qui aime le contact avec le public et aussi très attachante et émouvante. C’est donc tout naturellement que j’ai voulu la rencontrer pour le site et discuter avec elle.
Naho a très gentiment et simplement accepté, et cela donne l’entretien que vous pouvez découvrir ci-dessous. Bonne lecture.
Bonjour Naho,
Tout d’abord, pour les lecteurs, est-ce que vous pourriez vous présenter en quelques mots et nous parler de votre parcours ?
Donc je suis Naho, Naho qui est la première fille ainée de la famille. J’ai fait des études d’architecture à la base, je suis architecte DPLG et j’ai travaillé longtemps. Et à un moment donné, j’avais envie d’être moi et de m’amuser. Le théâtre et la comédie m’ont toujours plu, car dans la vie on joue toujours un rôle, par exemple on n’a pas le même comportement en robe, qu’en jupe ou en pantalon. Et je trouvais intéressant de montrer ce côté féminin sur scène, mais sans le côté forcément glamour. Moi j’aime les vrais gens au réveil le matin. C’est ce qui m’a motivé pour commencer un peu cette carrière artistique. Si je devais me définir je dirais : « une tablette de chocolat à consommer sans modération » (rires).
Ce spectacle, vous l’avez créé toute seule ?
J’ai fait tous, toute seule. Parce que je ne connaissais personne dans ces métiers-là. Donc j’ai fait toute seule mais je suis un peu lente. C’est-à-dire que j’ai écrit un personnage que j’ai présenté dans des petits cafés théâtres, avec les réactions des publics je l’ai réécrit, retravaillé et comme il y a plusieurs personnages, c’est long. Mais j’avais vraiment envie d’être proche de mes personnages. Donc écriture seule, mais c’est l’écriture de la vie, rencontrer des gens, voir quelque chose dans un bus et réécrire la chose en la grossissant pour en faire quelque chose d’extraordinaire. Mais en aucun cas c’est méchant, je ne me moque jamais de personne. Même quand je fais monter quelqu’un sur scène, ce n’est que de l’amour.
En effet, vous avez beaucoup d’interactions avec le public, c’était des moments prévus dans l’écriture du spectacle ?
Non pas du tout, ce n’était pas prévu, sauf que la vie est bien faite. A un moment donné, le public a commencé à me répondre donc je me suis dit « si le public me répond, je vais lui répondre aussi ». Et puis le public du coup me donne des répliques qui marchent parfois, bon du coup ça m’arrive de rigoler aussi mais je ne me refuse pas ça. Quand c’est drôle, je rigole. Mais à la base ce n’est pas prévu, je me demandais même si j’allais réussir à tenir sur scène 30 minutes. Et comme le public n’est jamais le même, je ne sais jamais ce qui va arriver, et ça j’aime.
En plus des interventions avec du public, y a-t-il beaucoup d’improvisations dans le spectacle ou c’est le texte et la mise en scène à la lettre ?
Oh oui il y a de l’impro (rires). Beaucoup. J’essaye de me contrôler pour mes petits camarades qui jouent après moi sinon le spectacle peut durer 1h20 comme 1h40. Ca dépend vraiment du public qui mène le jeu, et quand tu as des cadeaux, tu ne les refuses pas. Il se passe beaucoup de chose dans la salle et moi je prends tout.
La mise en scène est très rythmée, là aussi vous l’avez faite seule ?
Alors j’ai tout monté toute seule, mais à un moment donné, j’ai demandé un regard extérieur, car je ne peux pas que me regarder le nombril. Et j’ai demandé à Delphine Depardieu d’être mon autre regard. Surtout qu’elle vient du théâtre et je trouvais intéressant d’avoir le regard d’une « théâtreuse » sur un spectacle comique.
Avez-vous facilement réussi à « vendre » ce spectacle ?
Non. Pas du tout. Car combien de fois j’ai entendu que c’était hors-normes. Aujourd’hui pour les one-man-shows, il faut être en noir, ne pas avoir de décor, faire un noir lumière entre chaque blague. Moi, je n’avais pas envie de faire ça et je me suis dit, comme personne n’a confiance en moi je vais me produire. Et puis j’y ai cru jusqu’au bout. Et en arrivant à Paris, on m’a dit qu’il ne fallait pas jouer avec le public car les Parisiens n’attendent pas ça. Mais j’ai dit « non, je fais comme je veux », le public est devant moi je ne vais pas jouer comme si j’étais face à un mur.
Il y a de plus en plus de femmes humoristes. Il y en a qui vous ont inspiré ou que vous appréciez particulièrement ?
Je ne vais pas faire très originale mais il y a bien sûr Florence Foresti, que j’adore, elle est incroyable, son dernier spectacle est très bien écrit, je suis fan vraiment. J’aime aussi le côté sombre de Zouc, c’était la première fois qu’on voyait une femme avec des formes, dans un registre plutôt sombre. Après Jacqueline Maillant, on ne peut pas passer à côté d’elle, et qui dit Jacqueline Maillant dit Muriel Robin. J’aime aussi beaucoup Chantal Ladesou. Voilà un peu les femmes que j’aime dans ce métier.
Et croyez-nous, en toute objectivité, Naho n’a rien à envier à ses consœurs citées car le spectacle fonctionne très bien et elle le mérite amplement. Le Mediateaseur la remercie encore pour sa disponibilité et son sourire.
Naho dans Follement Folle aux Feux de la Rampe, c’est du mercredi au samedi à 20h et désormais le dimanche à 15h, à l’affiche jusqu’au 2 avril.