S’il ne fallait me rappeler qu’un seul élément de ces trois semaines passées sous d’autres cieux, ce serait bien cette image : un pictogramme interdisant la cigarette suivi de deux mots « BY LAW ».
Cela suffit à faire respecter de la manière la plus stricte l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Et croyez-moi, aucune exception n’est tolérée ni même envisagée.
Le simple rappel que « fumer est interdit par la loi » suffit pour que tout le monde se plie à cette prescription, sans songer à la contourner, ni à y échapper ni surtout à en négocier une éventuelle élasticité de son application.
Cette disposition légale existe bien au Maroc depuis plusieurs années. Mais quid de son application ?
Allez dans n’importe quelle administration, première cible de cette interdiction, vous verrez aussi bien les usagers que les usagers violer allègrement cette prescription.
Entrez dans n’importe quel lieu public, café, restaurant, salle de conférence, vous assisterez au même phénomène.
En dressant le parallèle entre la situation sous les autres cieux où je me trouvais et celle que nous vivons au sujet d’un sujet aussi simple que le respect absolu de l’interdiction de fumer dans les lieux publics, je me suis rappelé que finalement le problème du Maroc est très simple et très complexe à la fois.
Nous sommes un pays où la norme se négocie : les lois existent et elles sont connues de tous, mais chacun en fait l’interprétation qui lui convient et pour cela chacun va y mettre le prix.
Les citoyens tout comme les préposés de l’administration – à tous les niveaux et dans toutes ses composantes – considèrent que les règlements et les lois ont pour vocation d’être enfreints, détournés, contournés, interprétés, adaptés, bref « négociés ».
La justice, supposée être l’arbitre impartial dans d’une part les conflits entre citoyens et d’autre part les conflits entre citoyens et administration, a une conception plus élastique de l’application des normes réglementaires et légales.
Comment faire pour revenir à une situation normale, c’est-à-dire à un état où la loi et les règlements soient respectés par tout et par tous ? Un état où le droit doit être la règle qui s’impose à tout et à tous?
Telle est la question fondamentale que les marocains et les marocaines doivent se poser et surtout résoudre dans les plus brefs délais !
Tout le reste n’est que cogitations vaseuses ou pire encore élucubrations démagogiques !