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Tout allait trop bien...

Par Dysprapoule
Depuis le début du parcours scolaire de ma grande, on traverse embûches par-dessus épreuves. (Avant ce n’était pas plus facile, mais on se rencontre que c’était de la petite bière en comparaison de maintenant!) Chaque fois, ça nous cause de grands stress et on vit une peine, une colère, de l’impuissance…
Arianne a commencé sa 1ère année dans une classe Kangourou. Depuis, c’est le bonheur. (Lire que c’est mieux qu’avant mais que c’est toujours difficile!) Ma fille est moins anxieuse, moins colérique quand elle part pour l’école. Parfois, on sent même qu’elle aime ça, ce n’est pas rien! Bien sûr, l’apprentissage est loin d’être facile. Les enfants de mes amies mamans-dys (dyspraxieetcie.com) ont des petites filles dyspraxiques en 1ère année elles aussi et si je ne me trompe pas, deux d’entres elles savent déjà lire et sont dans des classes régulières. Ma fille, elle, n’a pas encore intégré le concept des syllabes. Elle peut lire l’alphabet, mais dès que 2 lettres sont collées, elle ne comprend pas le principe. Les devoirs et les leçons sont pénibles pour toute la famille. On vit des crises quotidiennes. Même mon fils s’en ressent. Il est triste de voir sa sœur comme ça. Du haut de ses 5 ans, il a comprit bien des leçons qu’il verra l’an prochain. Et ça, parce qu’il veut aider sa sœur. Il essaie d’être aidant, mais tout ce qu’il arrive à faire, c’est de lui faire plus de peine encore et elle perd le peu de confiance qu’elle a. Elle me dit souvent qu’elle n’est pas capable d’apprendre et que c’est trop difficile. Elle me dit : « J’ai la dyspraxique moi Maman! »
J’essaie de garder ma patience, mais c’est tellement difficile… Quand ça fait 6 mois qu’on essaie de faire comprendre la même chose soir après soir et qu’à chaque fois c’est l’échec, veut, veut pas, on se pose des questions, on perd patience et quand notre fille fond en larmes à côté de nous, on se cache le visage pour essuyer une larme à notre tour.
Un parcours pénible pour un petit ange qui n’a pas demandé à être différente.
Un parcours pénible pour un petit frère aimant qui se sent impuissant.
Un parcours pénible pour des parents qui ne demandait qu’à fonder une famille et à rendre leurs enfants heureux.
Comme si ce n’était pas assez, nous avons appris mercredi soir que la classe Kangourou dont ma fille fait parti doit fermer. Elle devait y rester pour deux ans. Mêmes professeurs, mêmes élèves, même classe...dans le but de les sécuriser, de leur apprendre le lien d’attachement… Mais, comme partout maintenant, c’est la productivité et les $$$ qui mènent au détriment des besoins de nos enfants. La commission scolaire des Affluents a décidé de fermer la seule classe Kangourou qu’elle avait. Trop cher!!
Le lien doit déjà être coupé! La stabilité fût brève et en 3 ans, ma fille aura fait 3 écoles!! Où ma grande sera l’an prochain?! Je ne sais pas. Encore l’incertitude.
Moi, qui avais des projets pleins la tête: carrière, bénévolat, entraide, voyages... je devrai encore faire des choix.
Moi, qui croyais que notre navire avait enfin pris sa vitesse de croisière, je retombe au point de départ! Un autre quai d’embarquement! On recommence… (Tout ça donne bien envie d’abandonner… de quitter pour prendre un vrai bateau et décrocher quelques jours, quelques mois, quelques années…
Tout allait trop bien...
Je ne suis pas du genre à être triste bien longtemps. Je sais que je me relèverai les manches et que je ferrai ma job de maman jusqu’au bout en ne pensant qu’au bien-être de ma marmaille. Tout ça, en continuant jour après jour de vivre chaque étape, chaque émotion qui nous permettra un jour de faire notre deuil. Le deuil d’avoir un enfant « normal »
Au moins, on est une équipe. À deux, c’est bien mieux!!

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