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L'insoutenable fragilité de nos certitudes

Publié le 13 mars 2011 par Paulo Lobo
L'insoutenable fragilité de nos certitudesJe pense que je suis comme tout le monde. Dans l'attente et la peur de ce qu'il peut arriver. Les images qui déferlent sur nous depuis deux jours sont impitoyables. On ne peut y échapper. On ne peut les effacer. Comme jamais auparavant, nous avons une fenêtre grande ouverte sur les malheurs et la détresse de l'humanité. Nous vivons tout en direct. Et l'anxiété n'en est que plus grande. Car nous sommes impuissants. Tout le monde est impuissant. L'armée est impuissante. Les voitures et les maisons sont impuissantes. L'Internet ne nous laisse aucune chance. Les journaux et les télés en rajoutent et en rajoutent encore. Il y a comme une fascination morbide devant tant de destruction. Nous sommes en proie à un énorme désarroi mondialisé. Nous sommes embarqués dans un avion dont plus personne ne tient les commandes. Tout ça devrait nous rappeler l'insoutenable légèreté de l'être. L'insoutenable fragilité de nos certitudes.
Prenons conscience de notre petitesse. De notre taille de fourmi. Et soyons moins mesquins, plus tolérants, plus souriants, moins matérialistes, plus généreux...
Pendant que le Japon traverse une sorte de fin du monde, en Europe on essaie de sauver le vieil ordre économique. L'UE s'est mise d'accord sur un "pacte de compétitivité" qui va accentuer davantage encore les pressions dans différents pays sur les salaires, les retraites et les dépenses publiques.
Et le peuple dans tout ça? Le peuple n'est plus qu'une variante économique parmi d'autres. Une variante ajustable en fonction des taux de croissance à soutenir.
Est-ce que quelqu'un va tenir compte du sentiment de raz-le-bol grandissant du peuple?
Hier samedi: grande manifestation de la génération "à rasca" au Portugal. Des centaines de milliers de personnes, jeunes et moins jeunes, ont envahi les avenues de Lisbonne et Porto, pour crier leur existence et leur volonté de vivre et travailler.
Hier soir, j'ai vu sur YouTube l'extrait d'une interview de l'écrivain Miguel Sousa Tavares. Le bonhomme exprime son mépris au sujet des "Homens da luta" qui vont représenter le Portugal au prochain concours Eurovision de la chanson. Je n'aurai plus aucune gêne à jeter à la poubelle le livre "Equador" que j'ai acheté et lu il y a quelques années. Un livre que je n'ai de toute façon pas particulièrement aimé, mais qui traînait sur mes étagères. Allez, dans la boîte à ordures!!!

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