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Passeur d’Islande - Inteview d’Arnaldur Indridason

Par Benard

En plus d'être un écrivain remarquable, Arnaldur Indridason a été le catalyseur de la “nouvelle vague” des auteurs islandais, entraînant dans son sillage Arni Thorarinsson ou Jòn Hallur Stefànsson, ouvrant les portes de l'Europe à des polars originaux, lunaires, dans lesquels le temps s'écoule précieusement.

Passeur d’Islande - Inteview d’Arnaldur Indridason

Depuis'La Cité des jarres', véritable point de départ de l'exportation dans toute l'Europe d'une littérature policière islandaise à la force jusque-là insoupçonnée, Arnaldur Indridason a su à chaque fois surprendre, intriguer, marquer son lecteur. Du magnifique et émouvant'La Femme en vert'au sinistre'La Voix', lugubre et glacé, jusqu'au dernier 'Homme du lac' qui lorgne vers le roman d'espionnage, l'écrivain islandais bâtit pierre après pierre une oeuvre remarquable à la noirceur pénétrante. L'intrigue policière n'est ici qu'un prétexte pour mettre en scène un monde gangrené par un passé lancinant, troublant, qui nous hante longtemps une fois le livre refermé.

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Lire la critique de 'L'Homme du lac'

Comment êtes-vous devenu auteur de romans policiers ?

Peut-être que ce désir d'écriture sommeillait en moi depuis longtemps… Je suis devenu écrivain plutôt tard, j'avais environ 35 ans quand j'ai commencé. Dans ma tête trottaient déjà plusieurs idées avec lesquelles j'aimais jouer , dont une qui me plaisait particulièrement, si bien que j'ai fini par me demander comment on faisait pour écrire un livre. Alors je me suis lancé, j'ai décidé de le découvrir par moi-même. Ca s'est bien passé, et je me suis lancé à fond dans ce nouveau travail, avec beaucoup de plaisir.

Y a-t-il des livres qui vous ont donné envie d'écrire ?

Je ne sais pas si les écrivains que j'aime ont eu une réelle influence sur l'envie que j'ai pu avoir d'écrire. Cependant, les deux auteurs auxquels je fais systématiquement référence sont Maj Sjöwall et Per Wahlöö, deux écrivains suédois qui ont imaginé, dans les années 1960, les aventures de l'inspecteur Martin Beck.

Lorsque nous l'avions rencontré il y a quelques semaines, votre confrère Arni Thorarinsson racontait combien il était difficile d'être un écrivain de romans policiers en Islande. Lorsque vous avez débuté, l'establishment vous regardait d'un oeil mauvais. L'avez-vous aussi ressenti ?

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Je suis tout à fait d'accord avecArni. Il y a deux raisons qui expliquent l'absence de tradition policière en Islande.L'une tient en ce que les gens, y compris les écrivains, considéraient les histoires policières comme des mauvais romans.En fait, ils ne les considéraient même pas comme des romans, ce qui explique qu'à nos débuts, Arni ou moi avons eu du mal à nous imposer. La deuxième raison, c'est que beaucoup d'Islandais ont longtemps cru en une sorte d'innocence de leur société. Très peu de choses répréhensibles se produisaient, et le peu de faits divers ne pouvaient pas donner lieu à des histoires policières. Finalement, quand j'ai commencé à écrire, je n'ai pas pensé à tout ça.Je n'ai même pas réfléchi au fait que j'allais écrire un roman policier. Si j'avais commencé à écrire en y pensant, je n'aurais peut-être jamais démarré, j'aurais eu peur des réactions.Il a fallu beaucoup d'énergie pour résister à la pression contre lemainstream, pour remonter le courant de ce cliché sur les romans policiers.

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