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adolf

Publié le 14 mars 2011 par Hoplite

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« Pendant plus de vingt ans, on a entendu qu'il fallait “briser les tabous”, rejeter le “politiquement correct”, dénoncer la “pensée unique” s'affranchir de la bien pensance » […] C'est ainsi qu'une petite troupe de publicistes et d'intellectuels, sous couverts d'anticonformisme ont réhabilité les réflexes de la droite la plus identitaire.

Chacun dans son style […] [ils] ont choisi le refus du métissage, la foi sécuritaire et la défense de l'identité nationale pour chevaux de bataille, occupant sans relâche studios de télévision et colonnes des journaux pour clamer qu'on les empêche de parler et jeter à tous vents les clichés les plus éculés de la droite nationaliste et conservatrice.

Débarrassée (officiellement) des vieilleries pétainistes et antisémites de son père, Marine le Pen n'avait plus qu'à tendre son brun tablier. » L Joffrin

Il fut un temps, avant guerre, dans une Europe qui inventa le fascisme (Italien) et la national socialisme (Allemand), ou la lutte anti fasciste fut légitime et représentait un mouvement authentique car anti totalitaire de démocrates versus des régimes révolutionnaires autoritaires.

Le malheur est que ce mouvement fut rapidement et habilement récupéré puis instrumentalisé avec succès par la mouvance communiste, au premier plan de laquelle, le parti communiste Soviétique (PCUS), qui part le biais du Komintern organisa efficacement un combat idéologique contre tout ennemi de la révolution Bolchevique. L’imposture de ce positionnement anti fasciste éclata au grand jour quelques mois avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale avec la signature des pactes nazi- soviétique (Molotov- Ribbentrop) qui scellaient l’alliance tactique des deux totalitarismes. Cet événement dramatique et totalement stupéfiant au regard de la prétendue « lutte anti fasciste » de l’internationale communiste, permit à quelques «  idiots utiles » d’ouvrir les yeux (tardivement) sur le caractère totalitaire de cette idéologie qui comptait déjà plusieurs millions de morts criminelles à son actif.

Secondairement, après 1945, alors même qu’elle aurait du s‘éteindre avec la mort des fascismes Européens (fascisme « normal » et fascisme « radical » selon la distinction d’Ernst Nolte), cette « lutte anti fasciste » fut constamment réactivée et instrumentalisée par l’Union Soviétique, seule puissance totalitaire parmi les vainqueurs de la seconde guerre mondiale. L’imposture réside précisément dans le fait que ce prétendu « front anti fasciste » ne fut qu’ « anti fasciste » mais jamais antitotalitaire.

« Ce progressisme de combat, instrumentalisé par les maîtres de la propagande communiste va se transformer, après la disparition du régime nazi et de ses alliés, en idéologie politique de substitution. » (PA Taguieff, Les contre réactionnaires)

Commence alors l’histoire de l’anti fascisme sans fascisme…, ou l’objet de ce combat va être remplacé par une chasse au Mal politique, incarné par les  « puissants », les « dominants », les  « bourgeois », « capitalistes », « contre révolutionnaires », « conservateurs », etc., globalement tout ce qui n’est pas progressiste… tous réactionnaires ! Ces visages supposés de  « la réaction » sont dénoncés par les milieux « progressistes » comme « fascistes » ou « d’extrême droite », alors même qu’ils ne le sont la plupart du temps nullement. Cette diabolisation extrême de tout ce qui n’appartient pas au camp « progressiste », c’est à dire le camp du Bien, de la Raison, du Progrès et de la Révolution, figurant une « menace fasciste » largement imaginaire va devenir un des moteurs du  « progressisme » dans la période post nazie, fonctionnant comme un moyen de chantage permanent. L’instrumentalisation réussie de cette imposture idéologique par le totalitarisme communiste  constitue ainsi une doctrine de haine doublée d’un permis de haïr avec bonne conscience, bref, une machine à fabriquer des ennemis absolus.

Hormis Sternhell et BH Levy qui considèrent ,de façon rapide, qu’il existe bien une tradition fasciste en France, remontant même avant l’émergence des fascismes Européens (une sorte de  protofascime) , incarnée par les mouvances d’extrême droite avant guerre (ligues diverses, Action Française, Croix de feu, etc), puis la révolution nationale Pétainiste, l’OAS et le Front National, une majorité d’ historiens de premier plan (Rémond, Furet, Besançon, Renzo de Felice, etc.) s’accordent à penser que la France n’a jamais connu de mouvance fasciste organisée et durable. Emilio Gentile, universitaire italien considéré comme un des meilleurs spécialiste du fascisme italien le définissait ainsi :

« Le fascisme est un phénomène politique moderne, nationaliste et révolutionnaire,antilibéral et antimarxiste,organisé en un parti milice, avec une conception totalitaire de la politique et de l’Etat, avec une idéologie à fondement mythique, viril et anti-hédoniste, sacralisée comme religion laïque, qui affirme la primauté absolue de la nation, entendue comme communauté organique, ethniquement homogène, hiérarchiquement organisée dans un état corporatif, avec une vocation belliqueuse, une politique de grandeur, de puissance et de conquête, visant à la création d’un ordre nouveau et d’une nouvelle civilisation. » (E Gentile, Fascisme, histoire et interprétation)

Amalgamer aujourd’hui au fascisme à petite moustache la droite libérale/ Orléaniste (selon René Rémond) du pitre à talonnettes ou le discours Gaullien/souverainiste/Bonapartiste d’un Zemmour est donc évidemment une imposture.

Quand l’ennemi ne peu décemment plus prendre la figure du nazisme, il est alors facile de le réinventer sur la base de quelques caractérisations négatives en puisant dans un stock d’épithètes (« archaïque »,  «rétrograde », « passéiste », «réactionnaire », « de droite », « d’extrême droite », « populiste », « xénophobe », « raciste », « fasciste »,  « libéral », « ultra libéral », « impérialiste »,  « atlantiste », « pro américain », « sioniste », « chafouin », « crispé », « rigide », « nauséabond », ad lib). Bref, si les réactionnaires n’avaient pas existé, les progressistes les auraient inventés…

« L’opium « néo-antifasciste » permet aux « intellectuels de gauche »  les plus invertébrés, désertés par la pensée et le courage, de se supporter eux-mêmes. Leur ressentiment se fixe sur ceux qui sauvent l’honneur de la réflexion libre, dont l’existence même leur porte ombrage. (…) Un utopisme de carte postale tient lieu de pensée prospective. Le culte des bons sentiments et l’épuration magique remplacent les projets ; l’intellectuel délateur reprend du service. » (PA Taguieff, ibid)

La vérité est que l’écrasante majorité de la classe politique contemporaine européenne pense désormais pareil et communie dans les mêmes corpus idéologique moderne, à savoir :

-le marché faisant société au détriment d'autres valeurs civilisationnelles,

-la culture de l'indétermination (du Même), et la haine des frontières, des identités et de soi, l'oubli (la répudiation) du fait ethnique, culturel, national sinon religieux, dans un monde qui reste profondément différencié, tribal, ethnique et violent,

-l’individu nomade/ sans-frontièriste bardé de droits inaliénables, au détriment de la communauté et du Bien commun,

-la quête effrénée de l’autonomie de chacun, de l’émancipation à l’égard de –presque- toute hétéronomie,

-l'arrogant catéchisme occidental des « droits de l’homme » et de la shoah, nouvelle « religion de l’Occident » (Barnavi) et censément universels,

-la pensée magique selon laquelle qui ne se désigne pas d'ennemis n'en a pas! (Julien Freund), etc...

A droite, le parti légitimiste (les vrais réactionnaires) est moribond, le parti souverainiste (Gaullistes) est minoritaire, les libéraux sont partout.

A gauche, nos « forces de progrès » ont abandonné toute critique du capitalisme globalisé pour se faire les ambulances de la globalisation selon Mittal, quitte à se réfugier dans le compassionnel (qui ne mange pas de pain) et la « lutte contre toutes les formes de discrimination » à moustaches…Où comment se rallier à la mondialisation néo-libérale et sa stratégie de libre circulation « sans entraves » des capitaux, hommes et marchandises sous couvert d’humanitarisme compassionnel.

Il n’y a pas plus de fascisme dans la pensée d’un Zemmour que de common decency dans la tête plate d’un Joffrin ou d’un Marcelle. Le carton d’une MLP provient de sa récupération habile sinon sincère ( ?) de tout un corpus de valeurs républicaines (le peuple souverain, l’Etat de droit, la raison d’Etat, le refus du communautarisme, la laïcité, le patriotisme, etc.) bazardé par nos pastèques progressistes, à coup de « parrainage citoyen », de « citoyenneté musulmane » ou d’« accommodements raisonnables » foireux, produits de cette idéologie libérale-libertaire et d’une bonne dose de clientélisme cynique.

Contrairement à cette nouvelle classe politico-médiatique germanopratine et marrakchie puante (genre Bruno Gaccio et BHL), la France-d’en-bas, comme dit le gros con de VRP en boulons du Poitou, SAIT que ces questions d’identité, de souveraineté populaire, de valeurs communes, de flux migratoires, de place de la religion ou de l’Etat dans la société sont essentielles pour vivre ensemble en paix.

Le fameux "front républicain" de nos modernes n'a plus de républicain que le nom. Et ils le savent. Bien fait pour leur gueule. Ce qui est bien, c’est que l’on ne peut pas indéfiniment faire l’économie du réel et que la fameuse botte souveraine de la réalité commence à leur revenir dans la gueule. Et c’est que le début. Hu Hu ! Et, circonstance agravante, ils comprennent que les mensonges, les menaces, tout ce barnum pseudo-anti-raciste bien-pensant ne fonctionne plus, que les français de plus en plus confrontés au chaos moderne ne les suivent plus et se saisissent du gourdin MLP pour leur taper sur la tronche! Ha ha!

«  La botte souveraine de la réalité, disait le vieux Léon. Les censeurs, les idéologues, les inquisiteurs de la pensée libre travestissent la réalité, la badigeonnent de leurs mensonges, traînent en justice ceux qui osent égratigner les façades peinturlurées. Et puis un jour, on entend un bruit de plus en plus proche, un fracas puissant qu'on ne parvient plus à étouffer, géante, irrésistible, « la botte souveraine de la réalité » vient, s'impose. Le contreplaqué de mensonges s'écroule, le glapissement des folliculaires stipendiés s'étrangle, les mots prostitués retrouvent leur sens. La réalité se dresse devant nous, irréfutable. Bien vu, camarade Trotski ! » (Andrei Makine, Cette France qu'on oublie d'aimer, 2006)


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(musik: vieiille complainte juive d'origine berbère, fournie par E Zemmour)


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