N’en déplaise à certains de mes commentateurs, je continuerai à rendre compte, sur cet espace, de mes lectures et de partager avec ceux qui veulent bien les moments de plaisir (ou parfois d’ennui ou d’agacement) que j’ai à découvrir certains livres.
Aujourd’hui, je parlerai donc d’un roman d’une brulante actualité : il raconte un « arabe » qui débarque sans que l’on sache trop pourquoi dans un village français.
Dans « L’ARABE », paru chez les éditions L’OLIVIER en août 2009, Antoine AUDOUARD aborde dans un style particulièrement fort, mêlant le parler populaire à une langue plus soutenue, parfois teintée d’une puissante émotion, le sujet qui hante tous les français, toute catégorie confondue, toute classe sociale confondue, toute orientation politique confondue.
Un arabe peut-il avoir sa place dans la société française ?
Surtout un arabe qui veut rester arabe, qui traine derrière lui une histoire, un passé, une famille, même si cette histoire, ce passé et cette famille lui sont en tin de compte étrangers.
L’histoire de cet « arabe » n’est pas exceptionnelle : homme tranquille, il devient vite le coupable idéal d’un crime inexpliqué, malgré la sympathie d’un responsable de la gendarmerie, malgré la tendresse fugitive d’une jeune femme marginale. Il subira le sort que d’autres « arabes » ont connu en de pareilles circonstances.
Ce livre est à lire aussi bien par les français de souche à qui il donnera peut-être matière à réfléchir sur leurs compatriotes et leur mentalité, par les « arabes » qui se croient assimilés ou intégrés à qui il rappellera que rien n’est gagné d’avance et par les autres « arabes » qui croient encore que la France est l’eldorado où tout est possible.