Marseille, la bonne formule ?

André Ayew est l'homme en forme du côté de l'OM. (Reuters)

Vendredi, l’Olympique de Marseille a frappé un grand coup à Rennes. En match avancé de la 27e journée de Ligue 1, les Phocéens sont parvenus à prendre la mesure d’un Stade Rennais réputé intraitable sur ses terres (0-2), en délivrant une partition de premier ordre, l’une des plus abouties depuis fort longtemps. Le schéma tactique déployé par Didier Deschamps s’est révélé particulièrement convaincant et la performance globale peut donner de belles idées aux champions de France en titre à quelques jours du grand défi qui les attend sur la pelouse d’Old Trafford en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions.

L’Olympique de Marseille a levé les doutes. Tout autant qu’il a marqué les esprits. Une semaine après un revers des plus contrariants encaissé sur sa pelouse face au leader lillois (1-2), le club champion de France a admirablement relevé la tête en signant un succès probant à Rennes, prétendue citadelle imprenable (0-2). Face à une formation toujours délicate à manoeuvrer dans son antre du Stade de la Route de Lorient (une défaite et six buts encaissés avant le match de vendredi), les Phocéens sont apparus à leur aise, dominateurs voire inspirés par séquences.

Le 4-3-3 mis en place par Didier Deschamps, se reposant sur une base défensive musclée, la titularisation du précieux Benoit Cheyrou en relayeur gauche et de l’éblouissant André Ayew dans le couloir gauche, a porté ses fruits, peut-être même au-delà des espérances du technicien olympien. De quoi certainement l’inspirer à l’aube des échéances décisives se profilant à l’horizon.

Un milieu à trois complémentaire

Pour faire face à l’impact physique du milieu breton, Didier Deschamps avait décidé de confier les clés de la récupération à Stéphane Mbia, qui retrouvait là son poste de prédilection et laissait de facto sa place aux côtés de Souleymane Diawara en charnière centrale à Gabriel Heinze. L’international camerounais s’est révélé particulièrement dominant, notamment au cours du second acte, permettant à ses compères de l’entrejeu Lucho Gonzalez et Benoit Cheyrou d’évoluer avec plus de sérénité.

La performance du Lion indomptable a indéniablement bonifié celle de l’Argentin. Toujours plus inspiré à partir du moment où il peut se muer en organisateur et évoluer dans le sens du jeu, l’ancien maître à jouer du FC Porto s’est montré décisif sur les deux réalisations de sa formation, faisant preuve de lucidité dans la construction du premier but avant d’inscrire le second par ses propres soins. Benoit Cheyrou, loin d’être indiscutable depuis le début d’exercice sur la Canebière, a également rendu une copie convaincante. Si son jeu gagne encore à être épuré d’un certain déchet, sa technique et sa vision sont des biens éminemment précieux pour le collectif et il l’a une nouvelle fois démontré vendredi. Ce triumvirat a indéniablement marqué des points en Bretagne et cette excellente performance globale pourrait coûter cher à des éléments comme Charles Kaboré ou Edouard Cissé dans les semaines à venir.

Ayew, le dynamiteur

Depuis le début d’année, il est incontestablement l’homme en forme du front offensif olympien. Vendredi, André Ayew a une nouvelle fois fait étalage de ses sérieuses prédispositions en allumant mèche sur mèche dans son couloir gauche. Incisif, tranchant, capable d’éliminer et de prendre les intervalles, l’international ghanéen s’est en outre montré décisif en déposant le cuir sur la tête de Loïc Rémy pour le premier but de sa formation (23e). Sa relation avec un Taiwo auteur d’une excellente prestation au poste de latéral donne un poids considérable au flanc gauche de l’OM. Après son doublé plein d’aplomb et si précieux inscrit sur le synthétique de Nancy il y a deux semaines, le fils d’Abedi Pelé a en tout cas une nouvelle fois confirmé qu’il pouvait être un élément capable de débloquer les situations pour son équipe.

Son pendant à droite, Loïc Rémy, s’est également montré à son avantage. Auteur du premier but, percutant à l’approche de la zone de vérité et intéressant dans son repli défensif, l’ancien Niçois est actuellement sur une phase ascendante et ses qualités intrinsèques pourraient servir la cause marseillaise en fin de saison.

A l’aube de défier Manchester United dans le théâtre des rêves, en Ligue des champions, l’Olympique de Marseille a ainsi préparé ce challenge d’envergure de la meilleure façon qui soit. Didier Deschamps estimait d’ailleurs qu’il y avait « beaucoup de satisfaction » et que sa formation « était encore là » à l’issue de la partie. Le champion du monde 1998, passé maître es tactique dans son costume d’entraîneur, n’est sans doute pas loin d’avoir trouvé la bonne formule pour tirer la quintessence de son effectif. Et aura sans doute quelque nouveau tour à sortir de son chapeau pour contrarier les velléités des Red Devils mardi…

Article publié sur Football.fr