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Le Progrès Social - n° 2809 du 12 Mars 2011 - page 12

Publié le 16 mars 2011 par Halleyjc

Nous reprenons ici des extraits de la belle page du Progrès Social consacrée à la Conférence de Marie-Christine HAZAËL-MASSIEUX, sous la plume de Monsieur Jocelyn DURIZOT.

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Le public de Basse-Terre ous le charme !

DURIZOT JOCELYN

LE CREOLE AU TEMPS

DE SAINT-GEORGES

Pour comprendre la naissance et l’évolution des créoles

ORGANE D’INFORMATIONS, DE DÉFENSE DES INTÉRÊTS GUADELOUPÉENS D’ANALYSES ET DE PROPOSITIONS

Le Mardi 1er Mars, à l’initiative du Sénateur-Maire de la ville de Basse-Terre, Madame Lucette MICHAUX-CHEVRY, en partenariat avec la société d’histoire de la Guadeloupe, et de Monsieur Jean Claude HALLEY, Président de l’Association internationale Saint-Georges, au salon d’honneur rénové de l’hôtel de ville a été donnée une importante conférence intitulée “Le créole au temps de Saint Georges”.

Cette conférence se situe dans la perspective du “Festival internationalde Saint Georges”.Un public varié, parmi lequel, de nombreux spécialistes d’histoireet du créole (Danick Zandwonis, Hector Poullet, Gaston Nicolas, Murielle Clodine-Florent), s’était empressé de se mettre à l’écoute de la célèbre conférencière Marie-Christine HAZAEL-MASSIEUX (Professeur émérite à l’Université, spécialistes de la langue créole et auteur de nombreux ouvrages sur le(s) créole(s).

Devant une salle pleine à craquer, remplie comme un oeuf, fort d’une approche pédagogique incontestable, la conférencière a littéralement subjugué son auditoire. Lesujet pourtant, relevant de la linguistique, donc de la complexité technique d’une langue (en termes de lexique, sémantique, morphologie, lexicale, d’évolution et de“pollution”, a pu être accessible à tous. D’où la grande maîtrise du sujet par la conférencière.

Boileau a raison : “Tout ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour les dire arrivent aisément”.

  • Quelle était la place du créole au 18ème siècle du temps de Saint-Georges ?

  • Comment l’écrit relève d’une subjectivité souvent hégémonique et de l’égo, perturbe l’authenticité d’une phonétique (prononciation). Quid de l’évolution des mots et de leur stabilité “régionale” ?

  • Y a-t-il un créole ou des créoles ?

  • Comment s’est formée cette langue (européo-africaine) née de la rencontre, mais avec ses spécificités propres, faisant du créole une langue à part entière.

  • Quelles sont les orientations dans notre région, autorisant de nos jours, à parler d’un créole guadeloupéen, martiniquais et Guyanais, et haïtien ?)

Autant d’interrogations légitimes que le Docteur es lettre, spécialistes des langues créoles, avec ses références historiques,socio linguistique, aménagement linguistique, a tenu à expliciter. Qu’elle se rassure. Le pari (pas si simple) a été gagné. D’où d’ailleurs les applaudissements nourris d’un public redevable.

Madame le Sénateur-Maire LMC a raison quand elle souligne que Basse-Terre, ville d’art et d’histoire, se doit de renouveler de telles initiatives.

Au Progrès Social, nous ne cessons de le dire. Nous sommes des êtres d’avenir. Ne voulant plus d’être les otages perpétuels d’une histoire tragique, le temps est effectivementvenu que nous acceptions, notre héritage. Non pas comme des chaînes. Mais comme des défis à relever. Et apporter au monde notre part de vérité et au monde une part de son histoire. C’est en ce sens, que nous appelons à l’instar de Martin Luther King, d’Obama, de Mandela, de Glissant, à l’édification d’une société arc-en-ciel, riche de ses métissages.

Sublimons toutes nos “bâtardises” et cette richesse que seule, donne la diversité ! Sachons trier cependant le bon grain de l’ivraie Et distinguer entre les insuffisances d’une époque et les hommes de qualité de cette époque. En ce sens, nous revendiquons, nos peintres, nos écrivains (Baudot, Gilbert de Chambertrand, Lethières, Saint-John Perses) et tous nos grands hommes nés sur notre sol, ou “adoptés”,et ce quelque fut leur classe sociale, origine, et couleur de peau. Et lucidement appelons à rebâtir ensemble une société débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme et du préjugé racial”. Il faut (continuer) à civiliser l’homme. Et le rendre contagieux à une poétique de la relation. Notre langue nous y invite. A notre singularité mais aussi à l’universel.

Merci Madame HAZAEL-MASSIEUX pour votre excellente contribution pour le créole. Et notre histoire.


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