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Le Japon en proie à 3 fléaux

Publié le 16 mars 2011 par Pyxmalion @pyxmalion
carte épicentre du séisme du 11 mars 2011 au Japon et des répliques

Carte de l'épicentre du séisme survenu le 11 mars 2011 au nord-est du Japon et de la répartition des nombreuses répliques

Etonnement et effroi à la découverte des images de deux catastrophes naturelles de très grande ampleur qui ont dévasté successivement une partie du Japon et auxquelles s’ajoute la menace d’une contamination radioactive.

Le puissant séisme de magnitude 9 qui a fait trembler le nord-est du Japon, le 11 mars 2011 ferait tourner la Terre légèrement plus vite et aurait déplacer, par endroits, l’île d’Honshu de 4 mètres.

Le séisme du 11 mars 2011 qui a secoué le nord-est du Japon, non loin de la ville de Sendaï (1 million d’habitants) était de magnitude 9 ! Quelques minutes après ce tremblement de terre majeur, ressenti jusqu’à la capitale et mégapole Tokyo (environ 37 millions d’habitants !), à près de 400 kilomètres de là, un puissant tsunami a ravagé (il n’y a pas vraiment d’autres mots) tout le littoral faisant face à l’épicentre du séisme … Les dégâts sont considérables et le nombre de victimes pas encore connu (pour l’heure, les autorités japonaises évoquent plus de 10 000 victimes). La vague haute de 10 mètres a, en outre, endommagé les systèmes de refroidissements de la centrale nucléaire de Fukushima, à 150 kilomètres de Tokyo. Le risque qu’un – ou plusieurs de ses réacteurs – entre en fusion est très élevé, ce qui menace toute la région d’une contamination radioactive sans précédent !
Le Japon est connu pour être une région du monde à très haut risque de tremblement de terre pouvant être dévastateur. L’archipel est, en effet, situé au confluent de 4 plaques tectoniques en mouvement constant et le long de ce qui nommé la « ceinture de feu ».
Dans un communiqué, l’Institut Physique du Globe de Paris (IPGP) explique ce qui s’est probablement passé à environ 25 kilomètres de profondeur, au large du Japon :

Ce séisme a rompu une portion de l’ordre de 500 km de la zone de subduction plongeant sous le Japon, entre la plaque Pacifique et la micro-plaque d’Okhotsk. Le glissement cosismique sur la zone de faille a dépassé largement les dix mètres. La rupture s’est étendue au sud jusqu’à la région de Tokyo. (Lire l’article ici, complété de cartes, graphiques et liens internet).

Ruines dans la ville d'Otsuchi après le tsunami

Ruines dans la ville d'Otsuchi après le tsunami

Les chercheurs parlent du plus important séisme au Japon depuis au moins 140 ans (date des premières mesures sismiques). A l’échelle du globe, c’est l’un des plus importants du siècle (rappel : magnitude 9 !). D’ailleurs, il semble que ce mouvement ait modifié la rotation de la Terre, les valeurs sont, certes, infimes. On parle de la longueur du jour raccourcie de 1,8 millionième de seconde (Lire l’article de la NASA/JPL : « Japan quake may have shortened Earth day, moved Axis »). Quant à l’axe de rotation, l’axe dit de « figure » aurait bougé de 17 centimètres !
Malgré l’exceptionnelle violence du séisme du 11 mars, nombre de spécialistes pensent que ce n’était probablement pas le « Big One », très redouté et qui devrait être d’une amplitude supérieure !
Plus de 500 répliques ont été ressenties, toujours dans la même région soit plusieurs dizaines par jour. Les japonais craignent le « Big One » encore plus périlleux. Aucun scientifique n’est cependant en mesure de prédire son avénement.

D’un point de vue géographique et physique, le séisme de magnitude 9 a, par endroit, déplacé l’île de 4 mètres :

Les déplacements horizontaux cosismiques, mesurés par les stations GPS réparties sur toute l’île de Honshu, ont atteint 4 m sur la côte est de l’île face à l’épicentre du séisme. Ce déplacement, qui marque le rebond élastique de la plaque supérieure lors du séisme, s’atténue au nord et au sud de la zone de rupture.

Un réseau très dense de stations GPS (réseau GEONET) a enregistré le déplacement cosismique en surface, à terre. Le champ de déformation est très spectaculaire (voir les données mises en ligne sur GEO supersite) avec des valeurs atteignant 4 m de déplacement horizontal et 70cm de subsidence verticale sur la côte est de Honshu. Il marque le rebond élastique, lors du séisme, de la plaque située au dessus de la zone de subduction. Ces déplacements cosismiques s’atténuent au nord et au sud de la zone de rupture; il ne s’agit donc pas, comme on a pu le lire, d’un déplacement en bloc de 2,4m affectant tout le Japon.

Pour en savoir plus :

  • « Séisme et tsunami au Japon : pourquoi ? » sur le blog {Sciences2} de Sylvestre Huet. Ce dernier couvre, par ailleurs, l’évolution de la situation au Japon et de la menace nucléaire de la centrale de Fukushima.
  • « Séisme de Sendaï », IPGP.
  • « Earthquake and tsunami near Sendaï, Japan », EarthObservatory.
  • « Fukushima : chronique d’une catastrophe nucléaire majeure », Terra-Eco.
  • Images spectaculaires et effrayantes de l’ »avant et après tsunami » qui a dévasté la région de Sendaï publiées sur le site du Boston Globe.
  • Images satellites de l’ESA de l’ »avant-après tsunami ».
  • Images satellites de la NASA et JPL de l’ »avant-après tsunami ».

Crédit photo et images : IPGP et Yomiuri Shimbun/AFP/Boston Globe.


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