Magazine Cinéma

Ed Wood

Publié le 17 mars 2011 par Cinephileamateur
L'affiche française
De : Tim Burton.
Avec : Johnny Depp, Martin Landau, Patricia Arquette, Sarah Jessica Parker, Bill Murray, Jeffrey Jones, Lisa Marie, Vincent D'Onofrio, G.D. Spradlin, Mike Starr, Max Casella, Melora Walters, Rance Howard, Juliet Landau, Brent Hinkley...
Genre : Drame - Comédie.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 01.
Date de sortie : 21 juin 1995.
Synopsis : Évocation de la vie d'Ed Wood, réalisateur considéré de son vivant comme le plus mauvais de tous les temps, aujourd'hui adulé et venéré par des milliers d'amateurs de bizarre et de fantastique à travers le monde.
De toute la filmographie de Tim Burton, "Ed Wood" faisait parti de ses films que je n'avais jamais vu jusque là. Je n'ai jamais vu non plus de film du véritable Ed Wood (même si aujourd'hui je serais curieux de découvrir "Plan 9 from Outer Space") même si je connaissais sa réputation. Du coup, c'est sans aucun à priori que j'ai découvert ce long métrage.
Je dois dire que j'ai été agréablement surpris. J'avais souvent entendu des échos négatifs de ce film (même venant de fan de Tim Burton) et du coup j'avais un peu peur tout de même d'être déçu mais j'ai beaucoup aimé cette histoire que j'ai trouvé à la fois drôle mais aussi très touchante. Ce qui m'as beaucoup plu ici, c'est cet amour pour le cinéma qui se dégage de cette œuvre. A travers le personnage d'Ed Wood, le film nous montre avec beaucoup de justesse que le plus important au final, c'est de faire ce que l'on aime même lorsque l'on est incompris. Il y à d'ailleurs une belle réplique du film (dite par le personnage d'Orson Welles ;-) ) que j'ai bien aimé et qui résume bien mon ressenti vis à vis de ce film : "Il faut se battre pour imposer ses visions. A quoi bon consacrer sa vie à réaliser les rêves des autres.". J'ai beaucoup aimé cette passion et cette rage qui anime Ed Wood qui même lorsqu'il est écrasé se bat tout de même. Loin des codes du cinéma, ce personnage qui va surtout raconter des histoires qu'il aime car c'est le leitmotiv de sa vie m'as toucher. Ses films ont beau être classé comme des série Z, ils ont beaucoup d'importance et de valeur grâce à cet amour que le cinéaste lui donne. Derrière toutes les maladresses des œuvres d'Ed Wood qui ne rentre dans aucun cadre (et dont la critique avait l'air de s'acharner sur lui de façon disproportionné j'ai trouvé, du moins dans ce film), on ressens un véritable amour du cinéma et j'aime ressentir ça dans un film. Le scénario le met habilement en avant tout en nous dressant le portrait d'un homme touchant qui malgré ses handicaps garde le sourire. J'ai beaucoup apprécié la positivité que dégage ce personnage, sa force de vivre contre vent et marée. J'ai aimé aussi la belle histoire d'amitié entre Ed Wood et le mythique Bela Lugossi qui dépasse le simple cadre du cinéma. Il y à un énorme respect entre les deux qui malgré la différence de leurs carrières ont su s'apprivoiser chacun apprenant l'un de l'autre. Le côté romance est aussi traité avec légèreté mais beaucoup de tendresse également. On sens bien la force de l'amour que Ed Wood porte aux femmes qui l'entoure sans forcer tomber dans la romance gratuite et lourde. Le scénario mélangeant habilement alors entre drame et humour, j'ai été captivé de bout en bout. Après, cette histoire possède tout de même quelques temps morts et quelques petits défauts mais je l'ai trouvé vraiment bien écrite. Ne connaissant pas la filmographie ni la vie d'Ed Wood, je ne sais pas quelle est la barrière entre réalité et fiction qui à été mis ici mais le récapitulatif final me laisse penser que cet extrait de sa vie à été traité avec beaucoup de respect sans trop brodé autour.
Johnny Depp retrouve de nouveau Tim Burton et incarne dans ce film un Ed Wood remarquable. J'ai bien aimé la prestation du comédien qui alterne au même titre que le scénario humour et drame tout en gardant la folie et le côté décalé de son personnage. Johnny Depp nous montre plusieurs facettes de son jeu et à travers son regard il réussi à nous faire passer beaucoup d'émotions sachant très bien interprété l'excentricité de son rôle tout comme son côté profondément humain au final qui malgré les apparences à les pieds sur terre. Derrière la folie, le côté seducteur et charismatique se fait bien ressentir. Martin Landau est lui aussi saisissant en Bela Lugossi. J'ai adoré la prestation de l'acteur qui à mérité son Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. S'appropriant totalement son personnage, l'acteur ne joue jamais avec la facilité. C'est ainsi que le côté pathétique de la fin de sa vie se retrouve à être passionnant et diablement humain. La complicité avec Johnny Depp fonctionne à merveille et du coup à l'écran l'amitié qui unit Ed Wood et Bela Lugossi apparait comme une évidence. J'ai bien aimé aussi le jeu de Sarah Jessica Parker. Je m'attendais à la voir un peu plus dans ce film (surtout qu'elle à un rôle important) mais en tout cas elle s'en sors remarquablement bien. D'habitude, peu importe le contexte à chaque fois que je la vois je pense à Carrie dans "Sex and the city" (rôle qui va lui coller à la peau, du moins chez moi, je pense ;-) ) mais ici à aucun moment je n'y ait pensé ce qui fait que je n'ai jamais été déconnecté et j'ai même trouvé ses apparitions remarquables. Elle montre elle aussi plusieurs facettes dans son jeu à tel point que je regretterai presque de ne pas la voir jouer ainsi plus souvent. Patricia Arquette aussi m'as plu. Elle arrive tardivement mais la comédienne dégage un petit quelque chose que je ne saurais décrire que j'ai apprécié. Bill Murray est quant à lui fidèle à lui même. On le voit également très peu, livre l'interprétation qu'on lui connait mais ça colle avec son personnage et l'acteur n'est jamais ridicule ce qui est une bonne chose car son personnage aussi était difficile à aborder. Lisa Marie en Vampira est excellente. J'ai adoré sa façon de jouer son personnage froid, limite sans âme. A la fin on nous indique que la vraie Vampira à perdu un procès contre le film "Elvira" qui aurait voler son image mais bien qu'elle l'as perdu, c'est vrai que durant tout le film j'ai penser à ce personnage d'Elvira (que je n'ai pourtant pas encore eu l'occasion de voir en entier). Quoiqu'il en soit ce personnage colle bien à cet univers et l'actrice s'en sors très bien. Jeffrey Jones est lui aussi sympathique au même titre que Juliet Landau (ça m'as fait bizarre de la revoir dans autre chose que "Buffy contre les vampires") et j'ai adoré l'excellente apparition de Vincent D'Onofrio en Orson Welles. Le reste du casting aussi joue bien surtout les comédiens d'Ed Wood car à mes yeux, si il est difficile de bien jouer, il est encore plus dur d'être bon tout en faisant croire que l'on ai mauvais comme par exemple George 'The Animal' Steele, Max Casella ou encore Brent Hinkley où concrètement ils doivent interprété des acteurs mauvais.
Derrière la caméra, Tim Burton m'as surpris. On n'est pas vraiment dans un univers Burtonien mais ça fonctionne car le réalisateur à parfaitement su s'approprier l'univers d'Ed Wood n'hésitant pas avec certains plans grossiers qui ci trouve tout leurs charmes car ils correspondent à cet univers comme les explosions incrusté en fond tandis qu'Ed Wood est en train de rire. Malgré ça, le cinéaste à toutefois apporté sa patte et on y retrouve quelques éléments qui nous font tout de même penser à lui comme la scène du train fantôme avec des décors qui nous rappellent que c'est lui qui est à la barre ou encore le générique d'introduction avec le travelling pour ne citer que ses exemples. On y retrouve aussi ce changement de cap et de direction avec un film une nouvelle fois scindé en deux qui seront traité de manière légèrement différentes en partant vers d'autres choses. L'utilisation du noir et blanc est également parfait et donne au film à la fois un côté burlesque mais aussi une grande consistance qui font que même si il traite de série Z, le film à été fait avec beaucoup de sérieux. A chaque scènes on se rend compte de l'importance du noir et blanc qui est ici totalement justifié et lorsque le générique de fin défile on admet l'évidence qu'en couleur le film aurait été non seulement moins marquant mais aussi moins percutant pour le spectateur. Les plans sont en tout cas riche et varié tandis que les scènes, derrière leurs apparentes légèreté s'avère fort recherché. Le montage aussi est bien ficelé, fait avec méthodologie sans non plus oublié à qui le cinéaste veut rendre hommage du coup même si parfois c'est grossier, cela n'en reste pas moins efficace. J'ai beaucoup aimé aussi l'utilisation des différents décors et comment le réalisateur nous montre que même avec des bouts de ficelles, on peut tourner un film si on le fait avec passion (du moins il le démontre bien à l'image car concrètement Tim Burton à quand même bénéficié d'un budget de 18 millions de dollars qui a coûté plus cher que l'ensemble des films tournés par Ed Wood ;-) ). Pour la bande originale, on sens très fortement que ce n'est pas Danny Elfman cette fois ci qui s'occupe de la composition. Je ne connais pas exactement les raisons qui font qu'Howard Shore à pris sa place pour ce film mais avec le recul je trouve que cela n'est pas plus mal car en plus de livrer une bonne bande originale, je trouve que ça accentue le fait qu'on puisse identifier ce film avec l'univers d'Ed Wood et non celui de Tim Burton. Cela rend à mes yeux l'hommage encore meilleur.
Pour résumé, malgré ses maladresses j'ai beaucoup d'affections pour ce "Ed Wood" dont le long métrage m'as donné envie de découvrir ses films tout en sachant pertinemment à quoi m'attendre. Ce film est l'un de ceux qui dégage le moins un univers Burtonien dans sa réalisation mais j'ai aimé car cela m'as permis de beaucoup plus m'attaché encore à Ed Wood. Très soigné malgré ce que l'on pourrait penser au premier coup d'œil, le film est excellent et reste un pur sujet pour Tim Burton qui une nouvelle fois à su traité avec beaucoup de tendresse se portrait touchant d'un homme rejeté par ses semblables mais qui réussi tout de même à s'en sortir épaulé par des gens qui l'apprécie à sa juste valeur. Au final, ce n'est pas mon préféré de Tim Burton mais il reste à mes yeux un bel hommage à Ed Wood mais également au cinéma avec beaucoup d'amour et de positivité dégagé qui me fait dire que peut importe ce que l'on pense de nous, le plus important c'est de se battre pour ce que l'on crois juste et tout faire pour concrétiser nos rêves, aussi absurdes qu'ils puissent paraître. Un très bon film que je reverrais sans doute avec plaisir et qui est très intéréssant à voir.
Johnny DeppJohnny Depp et Martin Landau



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