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Lybie, oui, mais…

Publié le 19 mars 2011 par Bernard Girard
Tout le monde est donc satisfait de la résolution de l'ONU et se félicite des prochaines frappes aériennes. Fort bien. Nicolas Sarkozy (et/ou Alain Juppé) et David Cameron ont réussi leur coup, ils ont même su convaincre les deux dictatures membres permanents du Conseil de Sécurité, la Russie et la Chine qui n'ont jamais fait preuve de beaucoup plus de tendresse que Khadafi à l'égard de leur peuple, de s'abstenir. Sauront-ils transformer cette première victoire en victoire pour les Lybiens? On ne peut que le souhaiter, mais… rien n'est gagné.
Les occidentaux ont-ils pris la mesure des moyens et ressources dont dispose Khadafi? On le pensait il y a quelques jours encore condamné à se défendre avec une garde prétorienne formée presque exclusivement de mercenaires et l'on découvre qu'il peut mener une contre-offensive dans un pays immense avec des troupes qui lui sont, malgré la distance, restées fidèles. D'où viennent-elles? qui sont-elles?
On dit que la Lybie est une création artificielle de l'Italie de Mussolini, qu'elle réunit des populations qui n'entretenaient historiquement que peu de liens. La contre-offensive vigoureuse des partisans de Khadafi ne cache-t-elle pas une division profonde de ce pays qui pourrait, une fois éliminés Khadafi et son clan, entraîner une de ces guerres civiles qui n'en finissent jamais et dont le solde, en terme de victimes, est toujours abominable?
Ce n'est qu'une question, mais je m'interroge : nos dirigeants pressés d'agir vite (et, encore une fois, pour de bonnes raisons) n'ont-ils pas pris des risques très (trop) élevés. La prudence des Allemands, des Brésiliens, des Turcs, n'était peut-être pas sans fondements.

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