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"Nazisme & Révolution", le livre scandaleux de Fabrice Bouthillon, note 2

Publié le 20 mars 2011 par Jcgrellety

Une première note a été consacrée à cet ouvrage. Depuis les groupies de M. Bouthillon affluent ici, comme là (emission radio sur France Culture). L'un de ses fans m'a sommé de répondre à ses assertions. Il faut le redire ici : les blogs d'extrême-droite ne se sont pas trompés sur le sens, philosophique comme politique, des "idées" de M. Bouthillon, l'auteur également de "L'illégitimité de la République" - c'est tout dire... Si vous voulez connaître les thèses de M. Bouthillon, elles ne seront pas répétées ici, pour éviter toute perte de temps. Puisque M. Bouthillon entend prétendre proposer une sérieuse compréhension-explication historique d'une Histoire européenne sur un temps long, il faut aussi répondre dans cette même ampleur. Pour M. Bouthillon, "À Paris en 1789, le contrat social européen se déchire, la Gauche et la Droite se définissent et se séparent." Est-ce qu'il est possible de parler de contrat social pour la période historique qui précède 1789 ? Il y a la définition donnée par Rousseau à cette notion et cette définition indique qu'il y a contrat, comme aujourd'hui avec les contrats juridiques, lorsqu'il y a un pacte qui définit des droits et des devoirs, contracté par celles et ceux qui sont concernés par ces droits et ces devoirs. Il va donc de soi qu'il n'y a pas de contrat social européen avec les monarchies européennes. La Souveraineté, fusionnée dans le corps du "roi" ou du "prince", retire toute possibilité à celles et ceux qui sont définis comme des sujets, de pouvoir prétendre avoir des droits et des devoirs qu'ils auraient co-défini et qu'ils pourraient donc valider par leur signature ou leur approbation. Donc les prémisses de M. Bouthillon partent mal. Ces prémisses relèvent classiquement de la lecture critique, conservatrice, des idéologues de la réaction (De Maistre, Burke et même Tocqueville). Mais avant d'aborder et de passer la période de la Révolution, il faut prendre le temps de considérer ce qui a précédé : les monarchies, l'Ancien Régime. Pour les hommes et les femmes qui vivent au sein de telles monarchies, ils ont à faire avec un Etat total, et, en France, singulièrement depuis le règne de Louis XIV. Un Etat ("c'est moi"), un peuple, un guide ("c'est moi"), et voilà des peuples prisonniers d'une personne. C'est un Etat total, parce que ses dirigeants entendent tout savoir, tout contrôler, tout décider, utiliser la force pour contraindre les opposants ET imposer une "morale sociale" - Louis XIV qui fait révoquer l'édit de Nantes en apporte une preuve décisive. Bref, tout indique qu'il existe un lien SUBSTANTIEL entre les monarchies européennes et ce qui au XXième siècle va devenir des Etats total-itaires, avec le modèle nazi.

La suite de la note sera publiée dans les prochains jours, par d'autres notes.


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