Magazine Culture

Leila ‘ Blood, Looms And Blooms

Publié le 21 mars 2011 par Heepro Music @heepro

Leila ‘ Blood, Looms And BloomsC’est avec et, donc, grâce à son troisième album que j’ai découvert cette artiste, au très simple nom de Leila, de son vrai nom, Leila Arab.
En effet, sorti en 2008, il succède à, bien sûr, ses deux premiers LP, mais surtout, à une carrière déjà plus longue en tant qu’instrumentiste pour Björk, aussi bien sur scène lors du Post Tour ou sur l’album Medúlla, sous divers pseudos, tels Grammatix, Aliel Bara ou Little Miss Specta.
Pour l’anecdote, sachez encore qu’elle est la sœur de Roya Arab, qui chanta sur le premier album d’Archive, le grandiose Londinium.
« Time to blow » est le premier titre avec une voix, celle de Terry Hall pour être précis. Cependant, les paroles se limitent à une répétition du titre lui-même, ainsi que de la phrase « Each time I open my mouth I regret it ». À bon entendeur !
« Little acorns » est une production joyeuse, sur laquelle Khemal et Thaon Richardson s’en donnent à cœur joie pour ajouter au lyrisme ensorcelant du morceau.
La sœur de Leila vient collaborer sur « Daisies, cats and spacemen », morceau qui reste difficile à décrire. Comme presque tous sur Blood, Looms And Blooms, l’univers fantastique est omniprésent, une ambiance soutenue par l’imagerie de l’art de couverture.
« Mettle » semble avoir été composé ou enregistré dans une grotte de laquelle s’écoulerait un flot aquatique incessant, flot brouillé par les guitares d’Andy Cox et Justin Perceval. Arrivés à ce moment du disque, l’univers décrit est sans tache, et malgré tout, on se rend compte que l’écriture de Leila est d’une hétérogénéité incroyable ! Luca Santucci au chant sur « Teases me », « Norwegian wood » et « Ur train » le confirme avec sa voix certes désenchantée mais envoûtante sur des musiques aux sonorités déconcertantes aux premières écoutes et qui deviennent familières, presque naturelles même.
Un peu de répit avec « Carplos », l’un des rares titres instrumentaux avec le premier de l’album, « Mollie », et, plus loin,  « Lush dolphins » qui nous effectivement l’impression d’entendre les animaux chanter !
Sur « The exotics », Seaming To chante peut-être depuis un château hanté ! À moins qu’elle ne soit tout simplement lui-même le fantôme de ce titre qui ne dépareille toujours pas du reste tout en restant ô combien original.
Martina Topley-Bird au chant, Lance Shepherd à la guitare arrivent sur un « Deflect » qui semble accélérer le tempo, et, pour la première fois, me donne l’impression d’être passé à autre chose, d’avoir changé de monde. Une parenthèse qui est heureusement toujours pertinente grâce, heureusement, au travail de Leila, notamment sur les rythmes.
« Young ones » intègre le violoncelle de Zan Lyons et les clarinettes de Sabina Doobay et Kweku Aacht, sur le quatrième instrumental du disque. L’ambiance se languirait presque et la fin de la nuit paraît alors inéluctable, sur des applaudissements très vites dissipés. « Why should I ? » laisse les mots de la fin à Martina Topley-Bird et Terry Hall. Vous l’aurez remarqué, Leila réunit beaucoup d’invités, qu’ils soient plus ou moins connus, mais elle garde toujours sa baguette de cheffe-d’orchestre.
J’aurais pu commencer par cela, mais je préfère laissé l’information au lecteur courageux, ou, du moins, curieux : en effet, Blood, Looms And Blooms a été produit chez Warp. De plus, l’une de ses inspirations les plus marquées reste Aphex Twin (dont Drukqs serait à ses yeux le chef-d’oeuvre). Est-il dès lors besoin d’en rajouter ? Oui : écouter ce disque, car si Warp est une signature, Leila en est une autre. En somme, deux valeurs sures.

(in heepro.wordpress.com, le 21/03/2011)


Tagged: Blood, Blooms, Leila, Looms, Martina t, Terry Hall, Warp

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Heepro Music 2396 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines