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Bals, cabarets, guingettes etc...Paris s'encanaille !

Par Bernard Vassor


Par Bernard Vassor

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L'origine du mot guinguette est controversé. Parmi les étymologistes, certains prétendent qu'un certain Pierre Guinguet cabaretier, aurait établi un établissement portant son nom, d'autres sources disent que les premières guinguettes auraient vu le jour dans le quartier de la Guinguette aux Invalides. Certains ouvrages de  "Droit coûtumier", avant le code Napoléon, donnaient aux meuniers, autorisation de vendre les produits de leur travail, sur leur lieu de fabrication. Autorisation leur était faite d'exploiter une vigne aux alentours du moulin. C'est ainsi que certains, vendirent des galettes et le vin de leurs vignes, qu'il était obligatoire de consommer sur place. Le vin aidant, l'habitude vint de danser pour exprimer sa joie. Le guinguet trouve peut-être son origine dans le méchant vin vert aigrelet, (on disait "qu'il était tellement aigre, qu'il ferait danser des chèvres") on l'appelait aussi le ginglard ou le reginglard, qui serait dérivé de la gigue, danse échevelée. Toujours est-il qu'au XIX° siècle, le mot guinguette désignait "les Moulins de la Galette" qui tout autour de Paris étaient établis, on désignait aussi sous ce nom "les bals de barrière",les cabarets, les bastringues, marchands de vins, les bals publics, ayant autour d'eux des espaces de verdure. La plus célèbre des guinguettes est celle de Ramponneau et Desnoyer, dont nous avons raconté mille fois les histoires, de Belleville aux Porcherons. En 1784, les fermiers généraux firent ériger par Ledoux de nouvelles barrières d'octroi, englobant les ginguettes, avec des murs de trois mètres de hauteur. Un pamplétaire anonyme fit circuler ces vers :  "Pour augmenter son numéraire  Et raccourcir notre horizon,  La Ferme a jugé nécéssaire  De mettre Paris en prison" Le mur à peine commencé, les cabarets guingeuettes et autres bastringues déménagèrent pour s'établir de l'autre côté du mur pour boire le vin hors taxes ! ....... Les membres du "Caveau" ont chanté à leur façon les guinguettes qu'ils fréquentaient assez souvent si l'on en croit la chanson d'un des membres fondateurs au début du XVIII° : Charles Collé "Je vais vous croquer le tableau D'une guinguette folle : C'est là qu'on a du vin nouveau, Qu'on rit qu'on batifole; C'est là que Michau Caresse Isabeau, Sur le cul d'un tonneau. La nuit,est-on las de Catin, L'on embrasse Nicole, Qu'on abandonne le matin Pour Suzon qu'on bricole; Ou pour Janneton, Ou pour Margoton, Ou pour Mamzell' Tonton". Les guinguettes, le dimanche, était surtout fréquentées par des ouvriers et surveillées comme il se doit par la police. Un rapport à la préfecture du 5 serptembre 1800, indique : "On a remarqué que des ouvriers se réunissaient dans les guingettes des Porcherons ou de la Courtille, et que quelques perturbateurs d'entre eux proposaient de s'attrouper pour demander une augmentation du prix de leurs journées." On ne peut pas en terminer sans parler à la fin du XIX° des guinguettes au bord de l'eau, de la valse-musette des flons-flons et de l'accordéon (chauffe Marcel)
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........................... Le cabaret de la mère Roquille
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................... Au XVIII° siècle, il y avait des guinguettes, des cabarets borgnes, des bals bordant les bosquets qui longeaient le Chemin de l’Egout, devenu ensuite la rue de Provence après sa couverture par le Fermier général Laborde , supprimant ainsi les odeurs nauséabondes polluant les environs en raison des épandages des boues de cet égout pour la fertilisation des cultures maraichères , jusqu’au chemin boueux de La Grande-Pinterue du Mont Blanc* qui conduisait chez Ramponneau. Dansla rue Neuve-des-Capucins (Rue Joubert) ordonnée par le roi le 8 juin 1780, il y avait une vingtaine de bicoques avant 1789**. Parmi celles-ci, il y avait là le "cabaret de la Mère Roquille, elle devait ce surnom à une petite mesure de capacité qu’on désignait  aussi sous le nom de canon. Cette femme, de son vrai nom Louise Violet était en même temps une entremetteuse qui tenait aussi un garni au dessus de son établissement tout prêt pour la pratique en mal de débauche. Ce lieu était fort réputé fréquenté selon Manuel dans "La France scandaleuse" par des moines, des prêtres, et bien des filles du monde, venue là s'encanailler.. Le cabaret ne fut démoli qu’en avril 1896 lors du prolongement de la rue de Mogador avec quelques vieilles maisons entre la rue Joubert et la rue de Provence. Pendant la Révolution, sa petite fille, Reine Violet, épousait la cause de Marat, elle était « crieuse » de « l’Ami du Peuple » (le journal de Marat) pour provoquer la chute de la statue équestre de LouisXIV place Vendôme  jeta une corde pour enserrer et abattre ce symbole honni des révolutionnaires (à l’emplacement de la future colonne Vendôme). La statue avait déjà été déboulonnée  et notre pauvre «Reine» suspendue à la corde, fut écrasée par la chute du cheval du Roi soleil.....

*Rue de la Chaussée d’Antin

**Parmi ces maisons, celle de "la Farcy" autre entremetteuse célèbre, qui s'était refaite une virginité en vendant son petit commerce pour s'associer à un agent de change (qui selon Brassens sont pis que des voleurs !)

***Aux numéros 20 22 24, le pied à terre galant du Comte d'Artois, qui servit de prison pendant la terreur principalement pour des anglais incarcérés sur ordre de Robespierre.  

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Le Club Rouge de la Reine Blanche

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Un remerciement particulier est adressé à Garibaldi, "venu afirmer en France la République universelle." Après le 4 septembre 1870, de nombreux clubs révolutionnaires se sont ouverts à Paris. A Montmartre, les plus importants étaient curieusement situés sur l'emplacement des "bals de barrière" : Le bal Robert, boulevard Rochechouart, la Boule noireL'Elysée-Montmartre, et La Reine Blanche 88 boulevard de Clichy entre la rue Lepic et le cimetière de Montmartre.
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La Reine Blanche. Les réunions publiques avaient lieu tous les soirs à huit heures. ........ Paris est assiégé par les prussiens, la résistance s'organise, une "Garde civique" est crée, pour la défense des quartiers de Paris. Un petit peu partout, des "comités de vigilance " se mettent en place Les membres fondateurs de ce club demandent, considérant que le gouvernement direct du peuple seul, peut sauver la patrie et qu'une Commune de Paris doit être organisée. Parmi ces membres, nous en retrouverons trois, élus de Montmarte de la Commune de Paris. Eugène Razoua (capitaine de la Garde nationale), Antoine Révillon dit Tony-Révillon et Simon Dereure(membre du comité d'artillerie du XVIII° arrondissement, adjoint de Clemenceau maire de Montmartre) , fondateurs du 61° bataillon de la Garde nationale à Montamartre ( celui du père Tanguy). Pour ceux qui ne le sauraient pas, la Reine Blanche a laissé place au Moulin rouge en 1889. .................... Les bals aux Porcherons
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(...)Filles et garçons, Aux Porcherons Vont fêter à la mi-août Boire et riboter Et danser le rigodon. Où vont luronnes et lurons Vadé ................... Vous plantant là tout le sermon A gogo boire et riboter Faroder, rire et gigoter Fleury de l'Ecluse Ce dessin réalisé aux environs de 1750 reprèsente un bal en plein air "Aux Porcherons", petit hameau en pleine campagne, à l'endroit où a été batie l'église de la Trinité, peuplé de ginguettes, de cabarets et de maisons galantes. (Le cabaret de la mère Roquille, accueillait en plus des danseurs, des couples venus là se reposer dans des chambres louées à l'heure....)  Cette voie, depuis le dix-septième siècle fut d'abord nommée chaussée de l'Egalité-GaillonChaussée-GaillonChaussée de la Grande PinteChaussée de l'Hôtel-Dieu (pour la  raison qu'elle conduisait à la ferme de l'Hôtel Dieu, situé rue SaintLazare), puis, route des Porcherons.. Au temps de Louis XV, le quartier n'avait qu'un petit nombre de maisons très espacées au milieu de jardins, de champs et de marais de part et d'autre du Grand-Egout qui ne fut couvert qu'après le rachat des terrains par le financier Laborde. En été, le petit peuple parisien, les soldats, les commères des halles, les poissardes et les portefaix, se rendait hors de Paris pour festoyer et danser au lieu de :. Honnêtes gens de tous métiers, Cordonniers, tailleurs perruquiers, Harangères et ravaudeuses, Ecosseuses et blanchisseues. Des familles au grand complet, emportaient leur nourriture pour manger sur l'herbe, d'autres entraient dans des cabarets et des guinguettes pour y faire des repas bien arrosés. Chacun y chemine à sa manière, L'un va devant, l'autre derrière, D'une main portant le fricot, De l'autre traînant le marmot. Les orchestres des bals étaient composés généralement de deux violons d'un tambour et d'une vielle, ne jouant pas toujours juste et pas très souvent en mesure. L'important était un menuet dont les règles étaient les suivantes : Les demoiselles et les messieurs, Se tournent le postérieur, A la première révérence; Et d'un grand tour, fait en cadence, Se trouvent tous deux bec à bec, Puis, seconde salamalec, La fille le ventre en avant, Tient son cotillon ventre par devant. Si bien qu'il semble qu'elle apprête, La place où voudrait choir sa tête. (...)des commères qui montrent leurs derrières, En font les honneurs au public Qui de fermer l'oeil n'a le tic.
(Ces menuets populaires ressemblent fort à la danse que l'on appela plus de  30 ans plus tard le Chahut, puis le Can-can)
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A la fin du dix-huitième, ce "Bal des domestiques" était tout près du Grand Egout, aujourd'hui rue de Provence, à l'extrémité de ce qui est aujourd'hui la rue de la Chaussée d'Antin à l'emplacement approximatif de l'église de la Trinité ..................
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ADOLPHE FELIX CALS, MOULINS A MONTMARTRE 1850 Félix Cals fut un des premiers peintres à s'installer à Montmartre. Il avait une des rares maison tout en haut de la butte, rue Saint Jean (rue Cortot aujourd'hui) Depuis le XVIIème siècle, la butte était couverte de moulins à vent. Le petit peuple se réunissait sous des tonnelles entourées de chèvrefeuille et d'aubépine. On comptait en 1786 douze moulins, mais il n'en restait que dix en 1795, et depuis, le nombre n'a cessé de décroître. Il y avait le moulin de "La Lancette" qui appartenait aux abbesses, "le Blute fin" et le Moulin de la Galette de la famille Debray. Il y avait également "le Moulin vieux", Moulin neufMoulin Rollinle moulin de la vieille Tour, de la Grande Tour, du Palais, du Radet et de la Béquille. Ce dernier devait son nom à une grosse perche que l'on utilisait pour faire tourner le faîtage en fonction de la direction du vent. Certains moulins servaient surtout à moudre des matières destinées à la fabrication de la porcelaine. C'est Pierre Deruelle qui fonda la fabrique "de porcelaine de Clignancourt" en 1771 (officiellement déclarée en 1781) sous la protection du comte de Provence devenu par la suite le roi Louis XVIII. La marque de la fabrique était un moulin.  Certains moulins furent donc les premiers lieux ayant  le privilège un peu partout en France, de vendre du vin, des galettes chaudes fabriquées uniquement avec la farine provenant du moulin. Autour de quelques tables, on pouvait écouter de la musique et pourquoi pas danser.... Pierre-Charles Debray fut tué par les armées russe en 1814 (et cloué, ou pendu, selon les uns ou les autres, sur les ailes de son moulin, resté là pendant trois jours, prétendent certains historiens) propriétaire de plusieurs moulins est inhumé au cimetière du Calvaire** où l'on peut lire l'épitaphe suivante : "Pierre-Charles Debray Meunier propriétaire à Montmartre Décédé le 30 mars 1814 Tué par l'ennemi sur la butte de son moulin." Des cabarets s'installèrent donc en dehors de la barrière et le quartier fut bientôt le rendez-vous des peintres, journalistes écrivains et chansonniers, et bien sur des "petites femmes" légères ou pas, venant donner une note gracieuse dans ce milieu de "la bohème"artistique et littéraire. Nous pouvons citer quelques bals, guinguettes ou cabarets, sans toutefois établir une liste complète : commençons par la Boule Blanche du boulevard Rochechouart qui prit le nom de la danseuse vedette et gérante qui fit la gloire de l'établissement, on allait donc danser à "La Belle-en-cuisses". Restons sur ce boulevard pour aller au "Bal Robert"au numéro 58 actuel, "le bal de l'Ermitage" se trouvait à l'angle de la rue des Martyrs. Plus haut, il y avait "Le Château rouge"," Le Grand Turc", Le bal des marronniers, le Boeuf-noir,, le Bal du Bossu, la Tour Malakoff, le Bal Roger ou Tivoli Montmartre, le Bal du Château des Brouillards, le Petit Moulin-Rouge, la Feuillée de Montmartre, le Bal des Lilas, le Bal du Poirier sans-pareil ( à l'angle actuel des rues Berthe et Ravignan), et l'Echelle de Jacobrue Bénédicte (avenue Gabrielle) que nous apercevons à gauche dans la photographie ci-dessous. Cette rue Bénédicte, ou plutôt le chemin Bénédicte existait depuis des temps immémoriaux, on trouve sur des plans datant de 1450, un chemin du Pressouer(pour pressoir) Bénédicte qui comme son nom l'indique conduisait à un pressoir qui semble-t-il se trouvait à l'emplacement de "L'Échelle de Jacob"d'après le même plan reconstitué par André Maillard, historien du vieux Montmartre*.  Au premier plan, la place Saint-Pierre.
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Au delà de cette barrière, le vin était moins cher, (on ne payait pas la taxe de l'octroi) nous apercevons à gauche, la première maison qui fait l'angle de la rue de l'Empereur (Lepic) où se tenait "le café Coquet"à l'angle de la rue Amélie et du boulevard Pigalle*** (actuellement boulevard de Clichy et rue Puget). La clientèle de Coquet (en 1850) était composée comme au café Jean-Goujon, au"Coquet" "d'une vingtaine de "ces messieurs" pomadés, astiqués, brossés, reluisants comme un sou neuf, tout battant. A quelle catégorie sociale appartiennent-ils ? Ils ne sont ni peintres ni sculpteurs, ni journalistes, ni ouvriers, ni rentiers..."****  Le Bal de la Reine Blanche, se tenait à gauche de cette barrière, et allait jusqu'au cimetière Montmartre. Le bal Perot, lui, était  à la Chapelle, le bal Robertimpasse du Cadran, aujourdh'hui 58 boulevard Rochechouart était une vaste baraque (construite provisoirement) en platre et en bois, qui allait presque jusqu'à la rue des Acacias(rue des Abbesses). Le bal des marronniers cité plus haut était au niveau du 78 rue des Martyrs (aujourdh'hui place André Gill) fut créé par un certain Isidore Tolbec, qui fut aussi le patron du Boeuf-Noir situé en face au 79 rue des Martyrs. Boulevard Rochechouart, à côté de chez "la-Belle-en-Cuisse", le bal de l'Ermitage se trouvait approximativement au 6 et 8 de l'actuel boulevard de Clichy, à l'époque nommé boulevard des Martyrs construit sur un talus, le sol était un gazon tassé par les pas ders danseurs.
La Boule Blanche avait été installée en 1822 par une femme légère, appelée Belle-en-cuisse C'était sous des tonnelles et sur de la terre battue que les danseurs se tenaient à côté d'une baraque où rôtissaient en permanence des moutons que l'on débitait en tranches pour six sols la portion. Après le décès de la patronne, c'est le sieur Bécuzet qui racheta le cabaret, et fit d'importants travaux d'embellissement. Une salle de bal à couvert, des tables plus confortables, et il ajouta à la boule blanche des miroirs et un quinquet, ce qui faisait que l'on pouvait voire la lumière de très loin à la manière d'un phare. Une fillette fuguait souvent pour venir observer et copier les pas des danseuses, c'était celle qui allait devenir "la Rigolboche". La boule banche, ne le resta pas longtemps. La poussière et la crasse l'avaient transformée dans la plus belle couleur noire qui soit. Les clients l'appelèrent donc "La Boule noire". Le succès fut au rendez-vous, et un monsieur Leclerc offrit à Bécuzet de lui racheter la Boule noire pour une somme importante. Becuzet accepta et alla fonder à Ménilmontant le célèbre Bal FaviéLeclerc vendit le cabaret en 1849 aux frères Corlieu qui restèrent jusqu'en 1872. Charcoussot prit la relève, et la Boule noire passée de mode disparut en 1882. C'est en 1894 que la Cigale fut construite sur les ruines de la Boule noire.  Le Bal du Grand-Turc fut fondé en 1806 par un allemand Joseph Teiche, qui avait accolé un hôtel à son établissement qui partit en 1848, remplacé par son cousin Pégard, qui le revendit aussitôt à un autre cousin monsieur Hugot. On pouvait y rencontrer Alexandre Dumas, Alexandre Pothey, Pétrus Borel, Monselet, Alfred Delvau,Nerval. Ce fut le terrain d'élection des germanophiles jusqu'à la guerre de 1870. Le Grand-Turc ainsi que l'Assommoir du père Colombe, se trouvait dans une partie du boulevard Rochechouart aujourd'hui qui fut remplacé par une partie du boulevard Ornano, aujourd'hui boulevard Barbès pour cette portion. La liste est loin d'être complète, nous évoquerons le bal du Château Rouge dans un prochain article. *André Maillard, Les origines du vieux Paris, éditions de Minuit 1959 **André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre éditions Roussard Paris **bis André Roussard qui m'a corrigé quelques erreurs ou imprécisions, qu'il en soit remercié. ***Roman d'Alexandre Dumas : Le dévouement des pauvres,  Roman très peu connu daté de 1868 :Dumas Café CoquetChapitre III.pdf **** Alfred Delvau, Les plaisirs de Paris. 1857. .......................... Mise à jour le 24/03/2011. A SUIVRE......

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