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[Critique] Rango

Par Kub3

Le lézard fout le bazar

Après avoir filé un bon coup de jeune au film de pirates, Gore Verbinski se retrouve aux commandes de ce Rango, film d’animation produit par Nickelodeon avec l’assistance de ILM (le studio d’effets spéciaux de George Lucas), et retrouve son Johnny Depp, aussi cabotin qu’à l’habitude. Après George Miller (Happy Feet) et Zack Snyder (La Légende de Ga’hoole), est-ce que Verbinski arrivera à prouver sa valeur de réalisateur de film d’animation ?

[Critique] Rango

Voir un film en images de synthèse qui n’est ni un Pixar, ni un Dreamworks, ni un Blue Sky fait souvent frémir : production au rabais, écriture de seconde zone… Qu’on se rassure : Rango est beau, vivant et animé comme il faut par quelque chose de frais. Verbinski — habitué aux cartoons avec son fabuleux Mouse Hunt (La Souris chez nous) et ses Pirates des Caraïbes — assure une mise en scène impeccable de bout en bout.

Loin des Dreamworks figés dans une sorte de marque de fabrique visuelle où tout le monde se ressemble, Rango a un petit truc en plus même s’il manque homogénéité. Son univers, à l’image de tout le film en fait, est foutraque, bordélique, magique et réaliste, plastique et vivant. D’un pitch piteux, Verbinski tire un scénario malade qui retombe mollement sur ses pieds sur l’éculé “je vous ai trahi mais je vais me racheter. Encore en 2011 ?

Au-delà de ça, si les situations sont assez sympathiques — l’introduction du personnage, course-poursuite avec le faucon ou encore la bataille épique à grand renfort de, oh surprise, musique classique —, le film est véritablement plombé par un humour étrange, parfois ultra-référentiel, parfois scatophile, alignant Las Vegas Parano et des pets en moins de dix minutes. Les plus jeunes apprécieront (peut-être).

Difficile d’éviter le sujet plus longtemps : comme à son habitude Johnny Depp plaira ou ne plaira pas. Égal à lui-même, on le sent sans doute plus inspiré que dans son récent The Tourist. Le reste du casting est à la hauteur, mettant plus Rango dans la même catégorie que les films Pixar ou Blue Sky, c’est à dire des voix au service d’un personnage et d’une histoire plutôt que le contraire chez Dreamworks.

Gore Verbinski signe donc un film inégal, commençant sur les chapeaux de roue, terminant dans de la mélasse hollywoodienne classique. Difficile d’être emballé face à cet OVNI qui n’arrive pas à convaincre totalement.

[Critique] Rango
En salles le 23 mars 2011

© Paramount Pictures France


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