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[Critique] Ma Part du Gâteau

Par Kub3

Chronique légère, subtile et profonde, le nouveau film de Cédric Klapisch a tout pour plaire. Même si le topo des pauvres face aux riches est rebattu, c’est sans prétention que le film fait le pari de l’intelligence en confrontant une mère célibataire et un trader. Ma Part du Gâteau séduit en évoquant avec humour les conséquences de la spéculation boursière sur la classe ouvrière.

[Critique] Ma Part du Gâteau

D’emblée, le générique est fulgurant. Les images défilent et donnent le rythme. Celui d’une course contre l’argent. Un univers impitoyable : le monde de la spéculation financière. Un milieu ou tous les coups sont permis. Steve (Gilles Lellouche) le sait bien. Trader dans l’âme et solitaire endurci, il jongle, à longueur de journées avec des millions depuis son écran. Seulement, quand France (Karin Viard) débarque en femme de ménage, la complicité se noue rapidement. Et notre homme change peu à peu. Il devient supportable, enfin presque…

Comédie tragique à l’humour cinglant, Ma Part du Gâteau est indéniablement un film maîtrisé. Sans apporter de révolution formelle, mais habile dans sa mise en scène, Klapisch mêle et entremêle les répliques cyniques et les situations improbables. Dès lors, il donne naissance à de beaux moments de cinéma et à quelques scènes savoureuses en suspens.

Traitant de l’anti-individualisme (et non des différences sociales) avec recul, le film confronte deux mondes contraires. Quand la mère de famille dunkerquoise rencontre un trader célibataire, ça décoiffe – surtout quand son gamin débarque du jour au lendemain… Malgré son scénario quelque peu caricatural, le film n’en reste alors pas moins léger dans sa démonstration et dans son insouciance. Le cinéaste évoque avant tout la spéculation financière avec un humour à ne jamais prendre au premier degré.

Il est bien difficile de changer quand on est un homme exécrable et particulièrement un trader… Si le film semble délivrer un message un peu trop caricatural et contestable, l’histoire fonctionne impeccablement. Et les acteurs, toujours très importants chez le réalisateur, y sont aussi pour beaucoup. Gilles Lellouche (qui ne vaut cependant pas Romain Duris) est un peu mou du genou, mais parvient tant bien que mal à s’en sortir, tandis que Karin Viard s’en donne à cœur joie. On jubile quand elle joue la femme de ménage russe… Que demander de plus pour une comédie ? Bien qu’un peu naïf par moments, Ma Part du Gâteau remplit parfaitement son contrat. Pas inoubliable, mais fort agréable.

[Critique] Ma Part du Gâteau

En salles le 16 mars 2011

Photo : © StudioCanal


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