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JB Mpiana, du ndombolo à la danse du cheval

Publié le 28 mars 2011 par Africahit
Cofondateur de Wenge Musica, groupe phare de la musique congolaise à partir de la fin des années 80, le chanteur JB Mpiana tient à défendre son statut de vedette avec son double album Soyons sérieux, qui sert de plate-forme de lancement à une nouvelle chorégraphie baptisée la danse du cheval.

JB Mpiana, du ndombolo à la danse du chevalPris au premier degré, le titre du nouvel album de JB Mpiana peut susciter quelques sourires moqueurs, au regard des aléas et retards qui ont jalonné la réalisation et la commercialisation de ce disque. Annoncé d’abord pour la fin 2009 dans les medias congolais, Soyons Sérieux devait être au final dans les bacs des disquaires en… janvier 2011, avant que sa sortie internationale soit repoussée encore à deux reprises pour intervenir quelques mois plus tard !
Sûrement faut-il voir dans ces rebondissements successifs à la fois l’expression d’une réelle attente de la part de son public autant que la volonté stratégique de l’artiste et de son entourage d’occuper le terrain, tant pour être visible que pour alimenter la curiosité et au final créer l’événement.
La méthode a déjà fait ses preuves, dans ce pays où la scène musicale ressemble à un ring. Le silence discographique de ce chanteur quarantenaire n’a pas duré si longtemps, son précédent album Quel est ton problème ? remontant à 2007, mais cela suffit à faire naître l’inquiétude, les doutes tandis que les concurrents prennent plaisir à souffler sur les braises : JB Mpiana, alias Papa chéri ou Souverain 1er, sera-t-il en mesure de tenir son rang ?
La réponse tient en 155 minutes, soit 19 morceaux répartis sur les deux CDs que contient Soyons Sérieux, dont la pochette montre un JB Mpiana paré de ses inévitables atours : casquette, lunettes de soleil et grosse cylindrée. Pour ce projet imposant, l’homme à qui l’on doit le ndombolo, la danse qui a fait sensation à la fin des années 90, a collaboré avec le producteur ivoirien David Monsoh, promoteur historique du coupé décalé.

Wenge Musica


Si l’équipe qui l’accompagne, constituée d’une vingtaine de personnes – pour moitié chanteurs et choristes, pour moitié musiciens –, porte le nom de Wenge BCBG, la référence au groupe dans lequel le chanteur s’est illustré à ses débuts n’a plus grande signification.
Formé en 1981 par une poignée de collégiens, Wenge Musica a fait vibrer le Congo à partir de 1988, date à laquelle parait son premier album Bouger Bouger.
JB Mpiana, du ndombolo à la danse du chevalL’influence du populaire King Kester Emeneya se ressent dans le répertoire de ces garçons, par ailleurs fiers de ne pas être des "musiciens de la rue" et de se définir comme "bon chic bon genre", ainsi qu’ils le disent dans le documentaire Under African Skies tourné en 1989 à Kinshasa. Les premiers nuages ne tardent pas : une branche Wenga Musica Aile Paris est montée par un des membres après son départ du groupe.
Face à la dissidence, les principaux leaders affichent une belle cohésion. Meilleur groupe du Zaïre (ancien nom de la RDC) en 1991 avec l’album Kin é bouger, Wenge Musica aligne les performances. Les feux de l’amour, gros succès commercial couronné par un Disque d’or, met un terme à la belle histoire. JB Mpiana, artisan principal des chansons de cet album, a éclipsé Werrasson, l’autre chanteur vedette. Celui-ci en prend ombrage. Egos, rivalités, rancœurs : le cocktail s’avère explosif.
La dislocation se fait dans un grand fracas et chacun poursuit sa route en revendiquant l’héritage commun. Désormais, c’est Wenge Musica BCBG contre Wenge Musica Maison Mère. Les attaques se multiplient, tout comme les démonstrations de force destinées à impressionner. Sur ce plan-là, JB Mpiana peut se prévaloir de résultats significatifs. Dès 2001, il joue à Bercy, la plus grande salle parisienne, et remplit le fameux stade des Martyrs de la capitale congolaise. En revanche, il a raté l’heure des retrouvailles : en décembre dernier, pour la première fois depuis treize ans, les fondateurs de Wenge Musica étaient réunis sur scène à Kinshasa. Une absence forcément regrettée et regrettable.

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