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Vénus noire d'Abdellatif Kechiche (Drame historique sur le traitement des "races inférieures", 2010)

Publié le 28 mars 2011 par Florian @punkonline

Saartjie Baartman, issue du peuple Khoïkhoï, vit comme esclave en Afrique du Sud. Elle est emmenée par un Afrikaaner, son maître Caezar, à Londres en 1810. Sa morphologie est extraordinaire : hypertrophie des hanches et des fesses (stéatopygie), organes génitaux protubérants (macronymphie). Elle devient une bête de foire et son nom de scène est la "Vénus Hottentote". Elle n'est plus esclave, mais est totalement soumise à Caezar, autoritaire, qui lui promet qu'elle retournera dans son pays quand ils auront gagné de l'argent. Pendant ce temps, elle doit jouer la sauvage et se laisser toucher les fesses par le public. L'esclavage étant interdit, Caezar a des problèmes avec la justice qui cherche à savoir comment elle est traitée. Pour se faire faire oublier, ils partent en 1814 en France avec Réaux, un montreur d'animaux, où la décente aux enfers de Saartjie s'amplifient...
Voilà comment étaient traités il y a encore deux siècles certains êtres humains. Malgré les lois promouvant légalité dans nos contrées occidentales, certains reflux de cette époque viennent de temps en temps nous rappeler cet héritage d'ignorance.
Les observations de l'époque, faites par Georges Cuvier, étaient basées sur l'anatomie comparée et la paléontologie. Une pratique qui permet de connaître les modes de vie d'un animal ou d'un individu, mais qui ne peut en aucun cas tester l'intelligence du sujet contrairement à ce qu'il a tenté de prouver.
En 1815, à la mort de Saartjie Baartman, il utilise son corps pour prouver que sa théorie raciale de supériorité est réelle : « Les races à crâne déprimé et comprimé sont condamnées à une éternelle infériorité ».
L'histoire de Saartjie Baartman est vraie. Ce n'est qu'en 2002, après plusieurs refus de la France et le vote d'une loi, que son corps est restitué au peuple Khoïkhoï.


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