Magazine Culture

Chronique martienne (2) : suspense et tremblements

Publié le 27 mars 2011 par Mackie

Suite et fin de mes notes de lectures martiennes, entamées avec les mangas qui font du bien, j'entends par là ceux qui font chaud au coeur, qui font sourire et qui remontent le moral. Mais après cette médecine douce, les lectures du mois de mars auront été également riches en émotions fortes, à base de mystères à résoudre, de morts annoncées, de coups de hache ou de sabre, et de phénomènes paranormaux. Allez hop, dans le vif du sujet.

dossiera8.jpg
Dossier A T.8

Après un premier billet, puis un update pour le tome 6, je continue de me demander si quelqu'un d'autre que moi a un avis sur cette série dans la blogosphère. J'ai cherché, dans tout sama il n'y a qu'un seul autre blog qui en parle... Enfin bref. C'est dommage, parce qu'au risque de me répéter, cet Iliad Kemburoku (titre original) a le même scénariste que Pluto, et ça se voit. Ce manga possède tout ce que j'aime : avant tout, une histoire bien construite,  cohérente et pleine de rebondissements ; ensuite, un héros charismatique, entouré de personnages secondaires bien campés ; enfin, un cocktail d'action, d'aventure, de mystère et de dépaysement. Dans ce tome 8, il est question du trésor des templiers... Je me demande si certains n'ont pas jugé Dossier A indigne d'intérêt, en raison d'un chara design un peu particulier, et d'une relative raideur dans le trait. Si c'est le cas, le jugement est hâtif. Quand on le lit vraiment, ça ne se remarque plus. Et je le répète, Dossier A fait partie, avec Ikigami et Monster, de ces mangas "sérieux" que je ne peux lâcher avant d'avoir tourné la dernière page. Le tome 9 (d'une série de 15, terminée) est attendu le 8 juin prochain. J'ai hâte !

ikigami8.jpg
Ikigami T.8

Ikigami, justement. Ce tome 8 s'est fait longuement désirer (le précédent était sorti en...juillet dernier !) et l'attente était grande... Au risque de décevoir? Et bien pas moi en tous cas. Je l'ai bien entendu dévoré, et même savouré  avec plus de plaisir encore que les précédents. Sur un synopsis aussi simple qu'efficace (une trame générale et deux "histoires" par volume), l'histoire avance certes lentement, et s'il ne faut pas s'attendre a des révélations fracassantes sur le mystère de l'Ikigami, et sur le destin du jeune Fujimoto, plusieurs éléments font monter la pression. Je vous laisse découvrir par vous-mêmes, mais il semble bien qu'il se trame quelque chose de pas clair dans l'ombre de notre livreur en proie au doute. Lui-même évolue, vers une sorte de cynisme affiché (cf. son attitude en couverture), pour ne pas révéler ses vrais sentiments, tandis que l'angoisse monte... Les deux habituelles histoires de livraisons d'Ikigami sont parmi les meilleures que j'ai lues dans la série, surtout la première des deux. Maintenir le suspense sur le sort d'un individu dont on sait qu'il va mourir à l'heure prévue, voilà la marque d'une intrigue bien foutue... Bref, un Ikigami grand cru, à mon humble avis. Bon, à quand le tome 9? Ben, ça, par-contre... C'est la question à deux yens.

vinlandT9
Vinland Saga T.9

Comme annoncé, le 9ème tome de Vinland Saga entame effectivement un nouveau cycle (le tome 10 n'est par-contre pas encore annoncé). Si, comme moi, vous avez vibré au récit épique, plein violence et de passion, de ce qu'on peut appeler "l'arc Askelaad", attendez-vous à un gros changement de rythme, plus calme, plus pesant, mais pas moins prenant. Thorfinn a été anéanti, moralement et même physiquement (cf. son visage, toujours aussi peu souriant, a appris une nouvelle expression, après la colère : l'abattement), et vit l'existence morne et sans horizon d'un esclave de ferme. Totalement soumis à la condition de serf, que peut-on attendre de lui? Quelque chose se déclenchera tout de même, dans ce tome 9, qui laisse entrevoir que Thorfinn n'a pas encore dit son dernier mot... De nouveaux personnages font également leur apparition, sans oublier Knut, dont on suit l'ascension le temps d'un aparté. A noter, qu'une fois de plus, Vinland Saga se signale par sa remarquable documentation, et par une dimension pédagogique réelle. Je dois l'avouer, moi qui suis fan d'Histoire, avec un grand H, j'ignorais presque tout de l'Angleterre et du Danemark au 11ème siècle. En tous cas, je suis réellement embarqué. Si elle se maintient à ce niveau de qualité, voilà une série que je suivrai jusqu'à son but. Jusqu'au Vinland?

satsuma.jpg

Satsuma T.1 à 3

d'Hiroshi Hirata

Quelques mots sur cette série, dont j'ai fini le tome 3 (sur 6) : Satsuma, l'honneur des samouraîs, le grand classique d'Hiroshi Hirata, dont j'ai déjà apprécié Plus forte que le sabre, série en cours (3ème et dernier tome, le 6 avril, c'est bientôt!). C'est du pur gekiga, au dessin très éloigné des canons actuels du manga, aussi précis dans les détails (décors, costumes) que dynamique dans le mouvement. D'une grande violence (ça tranche, ça embroche, et vas-y les nombreuses scènes de seppuku, faut s'accrocher), il ne s'adresse pas à tous les publics. Mais pour ses personnages plus grands que nature, et pour le contexte historique rigoureusement authentique, c'est passionnant. Satsuma est une chronique, vers 1750, de ce fief dont les samouraïs, parmi les plus fidèles au bushidô, n'ont cessé de se rebeller contre le pouvoir central. C'est aussi une plongée dans la vie quotidienne des bushis et des paysans de l'époque, et l'abnégation dont ils font preuve, notamment face à la colère des éléments déchaînés, trouve un triste écho dans l'actualité... Je vous reparlerai un peu plus de cette série lorsque je l'aurai terminée.

lavillesansrue.jpg
La ville sans rue

de Junji Ito

C'est le premier volume que je lis de cet auteur culte, Junji Ito, dont Lux (sur Horizon Désarmant et sur Radio Coraline) m'a grandement vanté les mérites délicieusement malsains. Pour ceux qui ne connaissent pas : Junji Ito est considéré comme un maître du manga d'horreur, tendance bizarre. Une petite escapade via gogol images donne une idée du genre. La ville sans rue est un recueil de cinq nouvelles, toutes différentes, mais ayant en commun un glissement progressif de la réalité banale vers le cauchemar le plus glauque. La première histoire, qui donne son nom au volume, en est un étonnant exemple. Pour ne pas rater l'effet de surprise, je conseille de NE PAS déplier la couv (superbe édition de Tonkam, au passage) avant de l'avoir lue. Une autre histoire, la ville aux plans, lui fait écho, dans le même registre. Le village aux sirènes est un récit plus classique mais qui fera plaisir aux fans de Lovecraft, dont je suis. Les deux autres histoires sont peut-être un peu moins réussies, mais globalement, c'est une belle découverte, et je sens que je vais aller vers d'autres cauchemars de Junji Ito, non sans délices... coupables?

Les autres titres que je n'ai pas osé donner à ce billet  :

Chronique martienne (2) : suspense et tremblements
(de pire en pire)

Y en a pas des mars  -  Tais-toi et mars  -  En état de mars  -  Mars funèbre  -   Mars, ouin  -  Chie, boulet de mars -  Oh, mars, j'arrive 

Cet article vous a plu ?

anime manga aggregator sama
Sama It!


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mackie 96 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine