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Têtes d'affiches ?

Publié le 31 janvier 2008 par Valérie Bernard

« Maman, c’est quand que t’as tête partout sur les murs de la ville ? »
Fifi Brindacier et Miss star Ac’ (mes 2 Blondes) ont d’abord eu peur quand avec Chouchou, fin décembre, nous avons commencé à les préparer psychologiquement à l’éventualité de ce choc visuel.
Depuis l’année dernière les Blondes étaient prêtes à voir leur maman dans la boite à images, mais pas sur les murs : elles rêvaient que je participe à Koh Lanta, essayant même d’aller m’inscrire en cachette sur Internet. Une idée qu’elles trouvaient beaucoup plus concrète que d’aller faire campagne dans une équipe pour les municipales.
J’ai dû les envoyer sur le site quiélire.fr » pour leur faire saisir les différences d’enjeux… : «
Koh Lanta c’est 2 mois de tournage, les élections c’est 2 mois de campagne et peut-être 5 ans où maman va travailler dur et on ne la verra pas beaucoup. »
Finalement, n’aurais-je pas dû écouter cet adage comme quoi la vérité sort de la bouche des enfants ? « La politique c’est plus pire que Koh Lanta ?! Alors, tu ne seras pas sur les murs ? »
Ben non, maman est contre l’affichage sauvage (cf. la charte et le programme à venir), donc maman n’aurait de toute façon pas été sur TOUS les murs.
Voilà, soyez indulgents, l’affiche était encore à peaufiner : logos + gros, nom + gros (pour s’en souvenir au moment de voter…) et  moins de texte, bref « plus réclame et moins com’ » comme m’ont gentiment dit certaines figures de la politique dans le 93 dont je tairais le nom
Merci à Anne Bousser de l’agence Idées & Signes pour la conception graphique de cette « version 0 » et à Thierry Beauvir pour les photos.
Dans campagne électorale, il y a campagne, un peu comme campagne publicitaire
Selon Olivier Domerc, ex-rédacteur en chef de Culture Pub sur M6, on peux : comparer un slogan politique à un slogan publicitaire : Il y a plusieurs concurrents sur un même marché. La différence, c’est qu’en période électorale, tous les partis ont le même temps de parole.
Sauf que lors d’une élection municipale, la marie sortante dispose forcément d’une plus grande couverture (actions locales, journal municipale, site web de la ville, etc…).
Un des rares points sur lesquels tous les publicitaires sont d’accord, c’est que la marque est un capital. Coûteux à créer, coûteux à défendre. Ce capital est constitué par des mots et des images. Al Ries, inventeur du positionnement a dit dans ses 22 règles immuables du marketing : Règle 5 « Etre le possesseur exclusif d’un mot dans l’esprit du consommateur ».
A l’image d’un précédent article sur les législatives (Pouvoir du signe, signe du pouvoir), essayons de retrouver la copy strategy de chacune des « marques électorales » de mon coin de 9cube.
A ce jour, il existe désormais 4 listes : trois à gauche et une à droite. Notons l'absence remarquée et remarquable du FN, une première victoire sur le vivre ensemble.

1df0727aa6998ca0a4774c410936e4dd.pngJacqueline Rouillon, maire sortante PCF conduit une liste d’union avec le PS

« Réussir Saint-Ouen, la ville qui nous rapproche »
Comme aux législatives, je trouve l’affiche moderne de part son graphisme et sa typo, le slogan bien trouvé. Pas de logo PCF, ni même PS mais la couleur rouge ultra dominante pour indiquer l’orientation à gauche.
La ville qui nous rapproche, un slogan qui colle à une certaine réalité. Vous avez eu l’occasion de le lire souvent ici, c’est une ville où il existe des liens forts entre les habitants.
Les brèves de comptoir, enfin de trottoir (vu que beaucoup sortent pour fumer et tchatcher) disent « il serait temps qu’elle réussisse, que la gauche réussisse après 62 ans à endetter la ville».

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Mamadou Keita, PCF, cadre à la ville, conduit une liste de gauche « dissidente » sans étiquette
« Ensemble pour Saint-Ouen »
Pas encore d’affiche, mais des réunions de quartiers et un site web.
Des mains rassemblées pour indiquer la diversité, avec une reprise du « ensemble » préempter par l’UMP depuis les présidentielles.
Est-ce une façon de dire qu’il que son leader est au PCF mais qu’il compte rassembler au-delà des clivages/préjugés gauche-droite ?
Attendons le programme pour le savoir.
Ligue communiste révolutionnaire (LCR) Saint-Ouen
« Pour une liste anticapitaliste aux élections municipales »
Pas de nom de leader, un tract noir & blanc pour un positionnement à gauche toute.
Une question demeure : avec des recettes provenant à 68% des grandes entreprises installées sur la ville (Nokia, Danone, L’Oréal, Célio, Baccardi-Martini, Le Parisien, Eric Bompard...) quel sera le programme de cette liste mystère ?
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William Delannoy (conseiller municipal divers droite), conduit une liste citoyenne d’ouverture avec un élu Modem et des « dissidents » Verts.
« Ensemble, essayons autre chose »
Pas encore d’affiche, mais un site web « Canada dry » : il a les couleurs de…, ressemble à… , mais n’affiche pas le logo UMP, pour cause de dissidence.
A noter, l’absence cohérence de marque entre le web et les tracts, contrairement à la communiste Jacqueline Rouillon qui a tout compris de la communication holistique (clin d’œil à Maurice et Publicis) ou encore appelée 360°.
Un graphisme moderne, du papier glacé et un visage à faire la pub pour Nespresso, bref de quoi être le gendre, le petit-fils idéal, plaire aux anciens et éveiller les consciences des nouveaux bôlieusards de notre coin de 9cube.
Question slogan, en revanche, y a faute. Pourtant, ça démarrait bien avec le « Ensemble » ump-isant.
« Essayons » et « autre chose », pardonnez-moi, mais ça manque de conviction et pire c’est pas franchement rassurant pour les électeurs qui se voient proposer le changement vers un inconnu.
Là encore, il faudra attendre le programme pour découvrir le « je ne sais quoi » qui  pourra faire la différence dans l’isoloir.
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Un abandon de parcours (cf. article du 24.01.08) : Valérie Bernard (investie UMP) aurait dû conduire une liste d'ouverture avec des Modem, des UMP et de nombreux habitants sans étiquette.
« Saint-Ouen 2008-2014 : Ensemble, pour une ville ouverte ».
Forcément, la meilleure signature ;-). L’autocritique, est un exercice difficile, encore plus pour une fille de pub.
Je peux juste vous dire que nous sommes partis d’un postulat simple : Saint-Ouen, longtemps surnommée « little RDA » par les communistes eux-mêmes, doit s’ouvrir aux mutations de notre société, à la mixité sociale. Devenir une ville ouverte par opposition à une ville fermée par 62 ans de communisme municipal sans alternance politique.
Vous comprendrez, je l’espère positionnement et promesses en lisant (bientôt) la charte d’engagements et le programme.
Pour en savoir plus, en attendant les programmes, je vous invite à consulter la tractothèque du blog citoyen de Saint-Ouen. Une excellente initiative qui permet de protéger l’environnement et de regrouper en seul endroit des éléments clefs de nos décisions de citoyens.
Le 9 mars 2008, ce sera la première fois que je ne voterai pas à Paris, ça aurait pû être la première fois que je vote pour moi, et ça va finir par être la première fois que je ne saurai pas pour qui voter.

Comme les nombreux habitants de Paris, de Saint-Ouen ou d’ailleurs, j’attends les programmes.
Ci-dessous, un tour d’horizons des signatures de campagne (slogan, c’est pour la ménagère et son mari, de moins de 50 ans qui n’y connaissent pas grand chose) :
   Bertrand Delanoé (PS) nous promet « Un temps d’avance »
   Françoise de Panafieu (UMP) « L’essentiel, c’est vous »
   Marielle de Sarnez (MODEM) « Pour une ville plus humaine »
   Denis Baupin veut « La conversion écologique de Paris »
Le poids des mots, le choc des photos n’est plus, la vie est une histoire vraie comme dirait Paris Match grâce l'agence FFL. D’ailleurs, les blogs nous le prouvent chaque jour.
Perso, je suis pour la réintroduction de l’homme dans la politique, selon la marque Aigle…
Comment fabriquer un bon slogan électoral ?
Certains se sont penchés sur la question en créant le « générateur de slogan à la con ». Souhaitons à son créateur le même succès que le « générateur de Martine ».
Enfin, pour vous détendre entre la lecture de 2 ou 3 programmes électoraux bien sûr et pas TV, je vous invite à jouer en ligne sur le site Votez pour moi. Vous pourrez, vous confronter à 1 148 joueurs répartis sur 170 villes pour gérer votre campagne, votre parti, trouver un slogan, tous les coups sont permis retournement de veste, financement occultes.
@suivre, j’attends vos impressions, réactions, critiques, objections…


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