Cette étude locale menée par l'Association Santé Environnement France n'a pas valeur de moyenne sur le territoire national mais aboutit à une mesure de qualité de l'air, à hauteur de poussette, à Aix-en-Provence, de 2 à 6 fois supérieure à l'objectif de qualité de l'OMS. C'est un appel, lancé par cette Association, pour une prise en compte de l'impact sanitaire dans les logiques d'urbanisation.
En février dernier, l'Institut de Veille Sanitaire publiait les résultats de l'étude « Aphekom » menée dans 12 pays européens, suggérant qu'une diminution des microparticules dans l'air augmenterait notre espérance de vie et surtout réduirait le nombre de maladies chroniques. Ces microparticules émises principalement par les véhicules roulant au diesel et par nos industries sont à l'origine de 15 % des asthmes chez l'enfant mais également sont reconnues comme cancérigènes et facteurs d'infections ORL, de rhumes et de grippes, d'hypersensibilité aux allergènes alimentaires, d''infarctus du myocarde et d'augmentation du risque général d'événements cardio-vasculaires.
Cette étude, locale mais concrète, a porté sur les PM 2,5- les particules de diamètre aérodynamique médian inférieur à 2,5 μm- dont on connaît mal les taux sur la ville d'Aix-en-provence. Son objectif, « faire une photo » de ce que respirent les bébés aixois en poussette lorsqu'ils sont promenés dans la rue, lorsqu'ils vont à l'école, lorsqu'ils font les courses ou encore, lorsqu'ils attendent leurs bus.
L'Association a donc équipé deux poussettes de capteurs à PM 2,5 qui ont suivi deux parcours différents type de parents déposant leurs enfants à l'école et au collège le matin, puis les récupérant le soir.
En regard des taux de microparticules 2,5 obtenus à la lumière des objectifs de qualité édictés par l'Union Européenne ou encore par l'Organisation Mondiale de la Santé, l'Association aboutit, pour cette mesure locale, à des taux situés bien au-dessus des objectifs de qualité: Si pour les PM 2,5, il n'y a pas de réglementation, l'Union européenne a néanmoins fixé son objectif de qualité à 20μg/m3 en moyenne sur l'année. Le Grenelle de l'environnement souhaitait arriver 15μg/m3. L'Organisation Mondiale de la Santé recommande, elle, une valeur de 10 μg/m3.
Des mesures de 2 à 6 fois supérieures à l'objectif de qualité de l'OMS: Or les mesures effectuées sur les deux parcours, matin comme soir, ne sont quasiment jamais inférieures à 20 μg/m3. Peu importe le lieu de vie, tout le monde respire allégrement des microparticules 2,5! Peu importe le niveau de vie, tous les enfants sont pollués de la même façon… Les taux relevés sont de 2 à 6 fois supérieurs à l'objectif de qualité de l'OMS, conclut l'Association.
L'Association Santé Environnement France rassemble aujourd'hui près de 2 500 médecins en France et travaille particulièrement sur l'impact de la pollution sur la santé des plus jeunes.
L'Afsset a publié, en mars 2009, un rapport sur la pollution par les particules dans l'air ambiant, concluant que les connaissances scientifiques disponibles montrent des effets indésirables des particules dans l'air ambiant sur la santé humaine qu'il s'agisse d'expositions de court terme ou d'expositions chroniques. L'Afsset explique qu'il n'est pas possible d'observer un seuil de concentration en particules en deçà duquel aucun effet sanitaire ne serait constaté…
Source: ASEP “Etude poussette”, AFSSET Rapport “Pollution par les particules dans l'air ambiant”
Lire aussi : POLLUTION : Premier facteur déclenchant de crise cardiaque, plus que la cocaïne -
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble