Une lecture très forte, comme un coup de poing qu’on prendrait dans le ventre.
J’ai voulu lire ce livre dès sa sortie, j’attendais l’édition poche avec impatience, je n’ai pas été déçue.
L’auteur
Delphine de Vigan signe ici son 6ème roman. Née en 1966, elle a travaillé dans un institut de sondage avant de se consacrer à l’écriture et d’en vivre. Elle a été particulièrement remarquée pour No et moi, une lecture que j’avais aimé.
L’histoire
Une journée dans la vie de deux personnes brisées par la vie. Une journée de rupture. Mathilde la quarantaine, cadre dans une entreprise, subit un harcèlement moral à son travail et a décidé qu’il fallait que ça cesse . Thibault médecin urgentiste vient de rompre avec son amie qui ne l’aimait pas. Ils se croisent deux fois au gré de cette journée dans les transports parisiens, sans se voir.
Ce que j’en ai pensé
Je savais que ce livre serait fort. Il y a des livres qui touchent et des livres qui révoltent, celui ci fait parti de la seconde catégorie. L’auteur donne ici la parole à ceux qu’on n’a pas l’habitude d’entendre. Elle sait très bien décrire les tourments de cette femme harcelée, les doutes, la honte, le désespoir, la violence, la folie qui s’immisce. Elle dresse aussi le portrait d’un homme écœurant (le harceleur) et le portrait inhumain et si injuste du monde du travail.
Elle dépeint aussi superbement la solitude de deux êtres. On a envie d’aller vers eux et de les rassurer, on aimerait que le harceleur paye pour sa cruauté, malheureusement, c’est très rarement le cas. Pas de « happy end » dans ce livre profondément réaliste.
Un livre qui bouscule, remue et dit des choses essentielles. Delphine de Vigan, une auteur à suivre… de près.
Les avis qui rejoignent le mien chez Livrogne et Liyah